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Sandrine Nguefack : «Les Camerounais méritent de consommer la bonne qualité»

Après avoir passé une quinzaine d’années en Italie, l’entrepreneure camerounaise et Ceo de la société Abuy Sarl souhaite s’installer dans son pays natal. Via sa plateforme Ayira et son blog Agora Africa, elle souhaite faire la promouvoir des produits made in Italy ainsi que ceux made in Africa. À l’occasion de la 9e édition du Salon international de la PME et des affaires de Yaoundé, elle est venue exposer des spiritueux et des puzzles, fruit du savoir-faire italien dont elle maitrise les rouages.

 

Vous exercez dans plusieurs domaines et notamment au côté des entreprises. Que faites-vous exactement?
Je suis basée en Italie depuis une quinzaine d’année pratiquement et aujourd’hui j’espère proposer des jeux éducatifs qui permettent non seulement de construire une certaine cohésion sociale entre Camerounais, entre africain et entre l’Afrique et l ’Europe. Et par le même temps, mettre à la disposition du marché camerounais des produits italiens parce que nous pensons, vu la conjoncture d’aujourd’hui, qu’il faut redéfinir la nouvelle manière de proposer les produits, parce qu’il faut sécuriser le consommateur en terme de qualité ce qui veut dire traçabilité des produits proposés et en même temps proposer la marque Ayira. Il s’agit qui d’une plateforme marchande que nous proposons à ce qui veux dire diminuer les canaux de distribution pour réduire les coûts de vente des produits.

Vous êtes partie d’un blog qui présente les entreprises à la commercialisation de leurs produits… Ce que vous proposez peut-il avoir un impact sur les entrepreneurs camerounais?
Depuis 2015, sur mon blog Agora Africain, je propose des articles des textes sur l’E-réputation des entreprises africaines. Aujourd’hui je suis autour de 1500 entreprises présentées depuis 2015 et je me suis rendue compte que parler de visibilité ou de e-réputation n’était plus suffisant. Il fallait les aider à vendre les produits vraiment africains ou camerounais il faut les aider à les vendre d’où l’idée d’un Marketplace. Généralement, il faut s’appuyer sur le plus grand pour mieux grandir. Et la visibilité a un coût. Donc si les entreprises italiennes peuvent nous soutenir en payant pour nos plateformes ce qui réduit le coût pour les entreprises locales. Si nous mettons en avant le made in Italie, nous continuons à valoriser le made in Africa et surtout à aider les entreprises à vendre. Nous sommes dans la continuité de ce que nous avons fait en 2015, en proposant des articles vus par près de 85000 personnes par moi. Aujourd’hui mous souhaitons non seulement leur donner l’E-réputation, mais aussi les aider à vendre.

Quel est l’objectif de votre présence à PROMOTE? Que pouvez-vous dire sur l’appréciation que les visiteurs ont de vos produits?
Notre présence à PROMOTE visait donc à présenter les entreprises italiennes au camerounais et surtout leur faire savoir que l’Italie aimerait soutenir non seulement les entreprises camerounaises mais aussi les entrepreneurs. Je suis responsable d’une entreprise italienne qui aimerait s’installer au Cameroun, je suis consciente des réalités des deux mondes et c’est pour cela que je pense avoir assez d’outils pour savoir comment valoriser les produits camerounais à l’étranger.

Vous parlez des entreprises italiennes et on sait qu’elles ont énormément d’expérience…
Effectivement. Comme entreprise italienne nous avons Teno De La Casa qui produit du bon vin depuis pratiquement un siècle et qui est vendu aux États unis d’Amérique, en Australie et dans les pays d’Asie. Nous voulons les convaincre de regarder l’Afrique centrale comme un marché. Le Cameroun fait partie des trois pays de cette zone qui consomment le plus de vins et de spiritueux. Il est temps qu’ils prennent conscience que nous sommes un marché porteur, le marché de demain c’est l’Afrique, avec 40% de la population de jeunes âgés entre 32 et 34 ans en 2035…

Vous avez évoqué une entreprise qui produit du vin depuis un siècle. Cela veut dire qu’elle a beaucoup d’expérience. Pensez-vous que les Camerounais soient à même de se procurer ces spiritueux du point de vue du prix et de la qualité?
Contrairement à ce que l’on pense, les Camerounais ont des moyens de s’offrir de tels vins. Il n’y a qu’à voir la demande… Nous N’apportons pas seulement le produit italien mais nous éduquons aussi sur comment détecter les saveurs. En dehors des vins, nous avons aussi l’huile d’olive Fioro Roso qui est une maison de production d’huile d’olive existant depuis 201 ans. Il faut dire que nous ici au Cameroun nous avons les mêmes maladies. Le camerounais a lui aussi besoin de consommer ce qui est bien.

Je pense que la grille des prix est à la bourse du camerounais moyen. Prenons par exemple Ouverture, produit De La Casa. Il coûte 15000 FCFA, ce prix est l’équivalent des vins vendus ici. Par ailleurs, nous militons pour que nos produits aient des prix à la portée de tous et il est possible de retracer les prix parce que, plus le circuit de distribution est important, moins chère seront les vins.

Les camerounais méritent de consommer la bonne qualité donc ils ont le droit de vérifier la véracité de ce que nous leur proposons via le net.

Propos recueillis par
Joseph Julien Ondoua Owona

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