Revalorisation du Smig au Cameroun : les secteurs privé et informel s’arriment
es responsables des débits de boisson et des supermarchés revoient à la hausse les salaires de leurs employés. Qui n’arrive pas toujours à joindre les deux bouts.
Le 1er mai prochain, les travailleurs de tous bords seront sous le feu des projecteurs, à l’occasion de la 137ème édition de la fête internationale du travail dont le thème est « Résilience et travail décent : agir ensemble au sein du monde du travail pour améliorer les conditions de vie et l’inclusion sociale». À partir de ce thème, il se dégage un souci d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. La dernière revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) peut être classée dans ce registre. Il est passé de 41 875 FCFA pour les agents de l’Etat concernés du code de travail à 45 000 FCFA pour le secteur agricole et assimilés ; il est désormais de 60.000 FCFA pour les autres secteurs d’activité. Qu’en est-il pour les gérants de bars et les vendeuses dans les supermarchés ?
Arrimage
L’évolution et la revalorisation sont actées. Les patrons ont revu à la hausse les salaires de leurs employés. «On a connu une petite augmentation de salaire, étant donné que le transport a augmenté. Je gagne 50000 FCFA le mois», confie Mireille, gérante d’un bar de la place. «Cela reste insignifiant, puisque je ne peux pas régler toutes mes factures de fin de mois avec cet argent. Je compte également sur les petits avantages journaliers qui s’élèvent entre 2000 FCFA ou 3000 FCFA, ça dépend. On n’y peut rien, on survit, pour ne pas croiser les bras et attendre tout des autres», ajoute-t-elle. Sylvie, gérante d’un débit de boisson commandée dans la même source.« Malgré la petite revalorisation des salaires, on ne s’en sort pas. Il faut payer le loyer dans le même salaire, il faut se nourrir et se soigner en cas de maladie,
Supermarchés
Dans les supermarchés par contre, les salaires vont de 60.000 FCFA à 100.000 FCFA. En plus, tout dépend du poste qu’on occupe et de la compétence requise du travailleur. «Le contrat se fait entre l’employeur et l’employé et les clauses sur le salaire sont fixées de gré à gré», rassure Suzanne, vendeuse et commerciale dans un supermarché. Elle ne dévoile pas son revenu mensuel, mais elle assure aussi « ne pas s’en sortir avec son salaire, la vie est chère à Yaoundé. D’ailleurs, certains bailleurs ont augmenté le loyer, rien n’est facile, il faut payer le transport. Bref, je dois assurer de nombreuses charges, et le salaire ne représente rien. C’est le toucher, comme on le dit trivialement.Les salaires ne permettent pas de vivre, on survit».
Heures de travail
Les heures de travail ne sont pas figées. Tout est fonction de la tâche à accomplir. Les heures de travail sont connues, le travail commence à 7 heures et finit entre 17 h et 18 h voire plus. C’est la fonction des postes de travail. « Il y a ceux qui font les services des quarts. C’est-à-dire 6h-14h, 16h et minuit, 00h 8h du matin. Donc à chacun son emploi de temps, et il y a la rotation des groupes», explique Sylvie. Avant d’ajouter : « c’est le programme dans les supermarchés. C’est cette rotation qui permet de satisfaire les clients chaque jour et d’être à la hauteur de leurs attentes».Les conditions de travail ne sont pas faciles pour certaines, c’est le prix à payer quand on doit s’assumer et se responsabiliser au Cameroun.
Olivier Mbessité