Reconquérir notre liberté et notre souveraineté en prenant un autre chemin
Prendre un autre chemin
La visite des mages, ces savants venus d’Orient, à l’enfant Jésus, on peut en tirer différentes leçons. L’une d’entre elles sera proposée à la fin de ce poste. Mais, bien avant, je voudrais répondre aux questions suivantes :
Quelle place Hérode le Grand occupait-il dans la société ? Quel genre d’homme était-il ? Quelles intentions avait-il à l’égard de Jésus ? Hérode était le roi de Judée, titre qu’il obtint de l’empire romain grâce à ses nombreux pots-de-vin. Il était connu pour sa cruauté comme le démontrait la manière dont il traitait sa propre famille (enfants et belle-famille) et le massacre des innocents. C’était surtout un homme jaloux, c’est-à-dire incapable de supporter la présence et la réussite d’une autre personne à côté de lui. Il voulait briller seul, être la seule personne qui soit connue et reconnue, qui soit admirée et aimée. Sa philosophie pourrait se résumer dans cette formule : tout pour lui et rien pour les autres. Son intention était donc de tuer le roi des Juifs bien qu’il fît croire aux mages qui s’étaient arrêtés chez lui qu’il voulait se prosterner, lui aussi, devant l’enfant Jésus. Hérode avait peur de Jésus. Il le voit comme une menace, comme un dangereux concurrent.
De nos jours, qui joue le même rôle que le roi Hérode ? Qui ne nous veut pas du bien ? Qui pille nos richesses sans aucune contrepartie ? Qui a mis des hommes de paille à la tête de nos pays ? Qui se proclame amis des Africains tout en les poignardant dans le dos ? Les dirigeants révélés.
À la fin du récit de la visite des mages, l’évangéliste Matthieu écrit que, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ceux-ci regagnèrent leur pays par un autre chemin.
La traite occidentale qui dure 3 siècles, la colonisation et les 60 ans des pseudo-indépendances ne sont pas des avertisseurs. Ces événements douloureux devraient ouvrir l’intelligence des Africains et conduire chacun de nous à comprendre que nous ne pouvons qu’emprunter un autre chemin si nous ne voulons pas disparaître, si nous voulons nous faire respecter. Mais, avant de s’engager sur un autre chemin, il est nécessaire d’abandonner l’ancien. L’ancien chemin, c’est notre naïveté, notre propension à composer avec Hérode pour tuer nos propres dès frères qu’un désaccord surgit entre nous, notre manque de solidarité, notre tendance à vouloir que Dieu fasse les choses à notre place, les dévotions et jeûnes qui ne sont pas suivis d’actions contre l’injustice et la dictature, le complexe d’infériorité que nourrissent certains parmi nous.
Le Centrafrique, le Mali et le Burkina sont en train de nous montrer qu’il est possible de prendre un autre chemin, qu’il existe une autre façon de se comporter avec Hérode.
L’épiphanie, c’est la manifestation de Dieu. Et Dieu qui a créé tous les hommes égaux se manifeste aujourd’hui dans les actes et décisions des dirigeants centrafricains, maliens et burkinabè. Ne Le cherchons pas ailleurs. Il nous appelle à de nouveaux comportements. Il nous veut lucides, libres et debout.
JCD