Prix du pain : Croustillant débat au Mincommerce
Au four et au moulin, meuniers et boulangers y étaient pour défendre leurs intérêts devant Luc Magloire Mbarga Atangana.

Maîtres chez eux, certains boulangers ambitionnaient de relever de 25 FCFA le prix de la baguette de 200 grammes. Dans la plus grande discrétion, la date du 1er avril 2021 avait été arrêtée pour rendre la hausse effective. Informé, Luc Magloire Mbarga Atangana a décidé de mettre la main à la pâte le 9 mars 2021 à Yaoundé. Le Mincommerce a, à cet effet, réuni autour de lui des représentants du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) et quelques responsables du Syndicat national des boulangers du Cameroun (SNBC). Si les amabilités fusent au début de la rencontre, l’exaspération des meuniers et des boulangers est visible. Face à Luc Magloire Mbarga Atangana, ils pointent les difficultés qui sont les leurs.
otamment, ils évoquent les coupures d’électricité. Ces dernières sont telles que de nombreux boulangers ont recours à des générateurs pour faire marcher leurs fours à pain. Ce problème, ils le moulinent aux salaires, charges et frais divers (impôts, emballage, transport, assurances, amortissement et loyer) qui pèsent, selon eux, pour 80% du prix du pain. À ces goulots, Alfred Momo Ebongue associe la hausse des cours de blé sur le marché international depuis quelques mois. D’après le secrétaire général du GMIC, il y a plus : l’instauration (depuis août 2020) de la pesée payante à hauteur de 12 000 FCFA par pesée des camions de blé au Port de Douala.
En réponse à ces préoccupations, le Mincommerce propose que le prix de la baguette soit arrêté à 125 FCFA, sur toute l’étendue du territoire national. Dans la salle, le sujet donne lieu aux passes d’armes les plus musclées. Les interlocuteurs de Luc Magloire Mbarga Atangana monopolisent le débat pendant de longues minutes. Ils font le procès du gouvernement qui, soutiennent-ils, ne leur rend pas la vie facile. «Nous ne voyons pas de raison objective à vouloir nous soumettre au paiement des pesées de notre matière première. La mise en œuvre d’une telle mesure par voie de fait nous contraindra à répercuter immédiatement le coût sur le prix de la farine, entrainant une hausse du prix du pain. Un risque de rupture de la farine sur le marché pourrait être envisagé car nos unités de production n’auront pas réceptionné dans les délais le blé à écraser, en souffrance au Port de Douala», expose Alfred Momo Ebongue. Il ajoute : «Les navires transportant les produits de consommation courante accostant au Port de Douala doivent désormais attendre 14 jours (période d’incubation du Covid-19) à la bouée de base, avant d’être autorisés à effectuer leur entrée sur la plateforme portuaire. Ce prolongement du stationnement des navires à la bouée de base induit des coûts supplémentaires, lesquels peuvent être répercutés sur le prix final de la farine au consommateur».
Serein, le maître de céans rappelle à tous que «les 12 000 FCFA décriés couvrent des charges objectivement quantifiables (économies réalisées sur divers frais de gardiennage et d’assurances contre les vols, entre autre)». Au-delà, Luc Magloire Mbarga Atangana suggère qu’il soit engagé une réflexion dans le sens d’un accompagnement des pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en intrants.
Ongoung Zong Bella