Pont sur la Sanaga : Apres l’inauguration, une nouvelle vie pour les voyageurs de Batchenga-Ntui
L’infrastructure permettant de relier les régions septentrionales et méridionales du pays est officiellement ouvert au public. Un bonheur pour les habitants mais aussi les automobilistes qui empruntent ce passage.

Du bac (bateau) au pont, une nouvelle page s’ouvre pour les populations du fleuve Sanaga à Nachtigal sur l’axe-routier Batchenga-Ntui. Le 18 décembre 2020, à 11h22, l’ouvrage de 400 mètres qui relie Yaoundé-Ngaoundéré a été officiellement inauguré par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi. Attendu longtemps, ce joyau architectural permet aux usagers de gagner en temps, en économie et favoriser les échanges.
A bord de sa Yaris noire, Brice Eba est en excursion pour Ntui. « Les difficultés avec le bac sont finis. On peut désormais traverser cet axe routier sans problème. C’est magnifique et nous remercions les pouvoirs publics. Avant nous étions obligés de prendre par le bac à la rive et d’autres les pirogues. Ça devenait très pénible ». Juste après quelques mètres, nous rencontrons quelques ouvriers qui nous expriment leur fierté d’avoir contribué à la construction de cette infrastructure routière aux cotés de l’entreprise française Razel. « C’est une fierté.
Nous avons travaillé des jours et des nuits pour la réalisation de ce projet. Et aujourd’hui, voir le trafic a repris ici nous conforte énormément. Tout le monde va en tirer profit », fait remarquer Christian Mfoumou. Samuel, quant à lui, maitrise bien l’axe Batchenga-Ntui. Chauffeur d’un mini bus qui assure le transport interurbain, il partage les obstacles rencontrés auparavant lors de ses voyages. « Chaque fois, pour faire Yaoundé-Ntui, il fallait prendre le bac (bateau) pour traverser le fleuve. Il n’y avait pas encore le pont. Parfois, nous arrivions et le bac était infonctionnel et nous étions obligés de faire un détour par Sa’a avant d’atteindre le département du Mbam et Kim sur un tronçon impraticable, plein de nids de poules. Il fallait aussi s’armer de patiente parce que le voyage pouvait faire jusqu’à 4 heures. Ce calvaire est fini maintenant », se réjouit-t-il.
Ce pont fait partie d’un projet beaucoup plus important. Il est situé sur le corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati (381,2km) qui a également une vocation sous-régionale. La route dont le coût est estimé à 360 milliards de FCFA, est financé conjointement par l’État du Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD), des États de l’Afrique centrale, l’Agence française de développement, l’agence japonaise de coopération internationale (Jica) et la Banque islamique de développement.
Landry Kamdem