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Plan qualité de la CEA : aux mesures des artisans et des PME de la CEEAC

La solution proposée par l’ingénierie du BSR-AC intègre la création des Zones économiques spéciales. Elle vise à soutenir et consolider la fondation de l’infrastructure qualité de la sous-région en cette décennie de la diversification économique.

 

Le constat est sans appel. En termes de piliers sur lesquels repose l’infrastructure qualité, «nous avons un déficit de normes (6000 normes seulement au Cameroun et 4000 au Rwanda contre 14 000 Vietnam) parce nous n’avons pas au niveau des institutions, des agences de normes. Le cas de Sao Tomé et Principe. Et nous n’avons pas au niveau de toute l’Afrique centrale un laboratoire d’accréditation». Le chapelet de défaillances de la CEEAC égrené par le Dr Adama Coulibaly ne s’arrête pas là. «S’agissant de l’autre pilier qu’est la politique de la qualité, chaque pays est censé en mettre en place une qui s’aligne sur celle de l’Union africaine. Pourtant, même les pays leaders, le Cameroun et le Rwanda, n’en ont pas encore». Et le chef section des initiatives sous-régionales à la CEA de déclarer de façon sentencieuse: «oui, il y a des piliers qui manquent. Et tant que nous ne serons pas tous au vert, nous ne pourrons pas commercer entre nous (seulement 2 à 3% d’échanges de produit manufacturés». Le BSR-AC/CEA entend justement proposer à Bujumbura un Plan qualité sur mesure pour remédier à cette situation. Celui-ci intègre la création des Zones économiques spéciales parmi les actions phares destinées à profiter prioritairement aux artisans, secteur informel, PME et aux petits producteurs. «Ce sont les secteurs clé de l’économie», rappelle-t-il.

Zones économiques spéciales
«Comment donc faire en sorte que l’on ait un Plan qualité sur mesure pour les PME»? Les réponses à cette question rhétorique du Dr Adama Coulibaly existent déjà. «Les Zones économiques spéciales (ZES) que nous appelons de nouvelle génération, doivent être le cadre à travers lequel le climat des affaires doit s’améliorer. Nous attirons les majors d’industries mondiales pour qu’ils viennent transformer nos produits en suivant des normes et standards qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs». En précisant sa pensée, Jean-Luc Mastaki souligne que «les ZES restent le cadre à travers lequel nous allons nous industrialiser de façon inclusive, dans la mesure où ces zones sont appelées à établir les liens avec nos PME qui constituent à 95% la structure de notre économie». L’idéal pour le responsable onusien étant «de s’approprier ses notions de standards et qualité dès la prime enfance pour être en capacité d’exporter lorsque nous serons à des niveaux plus élevés de production».

Le Dr Adama Coulibaly est sur la même longueur d’onde. «Nous avons déjà recommandé et indiqué aux décideurs de la sous-région que l’outil le plus approprié pour accélérer l’industrialisation et exporter les produits de qualité, c’est les ZES». À l’en croire, il existerait aujourd’hui plus de 6000 ZES dans le monde et l’Afrique centrale n’en possèderait aucune à l’exception de celle du Gabon, sur les 200 que compte le continent. Pourtant, assure l’économiste, «c’est grâce à ces endroits où toutes les conditions pour produire et exporter sont réunies que les pays d’Asie attirent les investisseurs étrangers». Et l’expert d’indiquer que «nous allons à Bujumbura pour justement regarder ce qu’il y a dans nos codes d’investissement qui permette d’attirer des investissements directs étrangers dans la manufacture, les structures de recherche d’innovations ou dans les produits environnementaux».

Théodore Ayissi Ayissi

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