Pensée africaine : De la face crashée à la face cachée
Du 25 au 27 octobre prochain à Yaoundé, le Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), fera le point des paradigmes et perspectives qui constituent aujourd’hui le corpus du débat sur la place de l’Afrique dans l’élaboration des grandes idées à l’échelle mondiale.
L’événement est piloté par l’institution inter-États de coopération scientifique pour la préservation, la diffusion et la mise en valeur du patrimoine africain, sise au quartier Omnisports à Yaoundé. Il se décline en «Conférence internationale du Cerdotola 2022». «L’agenda prévoit de présenter le vrai apport de l’Afrique à la pensée humaine», signale le comité d’organisation, Parce que, ajoute la même source, «le continent est cruellement absent de la pensée contemporaine et cela pérennise un ordre du monde défini depuis plusieurs siècles déjà, et selon lequel l’Afrique est exclue de l’orbite des réalités qui comptent, alors, il faut reconstruire l’identité démolie de la pensée africaine».
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En clair, ces assises permettront aux experts des pays membres du Cerdotola de réfléchir sur le comment détruire «ce qu’il est convenu d’appeler la pensée par procuration ou sous tutelle, pensée à la remorque ou dans les chaînes de la pensée dominante». À en croire les organisateurs, l’exercice n’est pas seulement rétrospectif. «En plus d’éclairer les rapports complexes entre les structures de pensée propres à l’environnement africain, la conférence se proposera de concevoir une manière autre de questionner le savoir africain sous ses différentes figures politiques, économiques et culturelles», apprend-on.
Le but étant d’ouvrir l’espace aux interrogations sur l’identité africaine, sur la question du développement et aux réflexions sur la désaliénation politique, économique, sociale et culturelle de l’Africain. «Nous envisageons de brosser un tableau extrêmement schématique de l’état de la pensée africaine et de son évolution afin de nous projeter, au niveau scientifique, avec la dissociation entre ce qui est véhiculé dans l’imaginaire des autres et ce qui est réellement fait», insiste un membre du comité d’organisation.
De ce qui précède, l’on envisage la «Conférence internationale du Cerdotola 2022» comme une rencontre pour penser la culture africaine en tant que question de fond. Ainsi, ethnologues, anthropologues, philosophes, littéraires, critiques, artistes, prendront la parole pour dire en quoi consiste cette tâche, quelles méthodes elle devrait utiliser, quels objets elle devrait se donner, ce qu’elle pourrait faire et, surtout, ce qu’elle pourrait apporter en faisant des Africains des sujets pensants.
Ongoung Zong Bella
