Organisation des examens : La difficile collaboration entre l’OBC et sa tutelle
Appelés à travailler ensemble, l’Office du Baccalauréat du Cameroun et le ministère des Enseignements secondaires entretiennent plutôt une relation difficile.

«Dans les coulisses, ça gronde», constate un responsable de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC). Ce responsable, comme nombre de ses collègues, y compris ceux du ministère et des structures déconcentrées, est confronté dans ses responsabilités à des blocus liés à des relations tumultueuses entre le ministère et la direction de l’OBC. Sur le dysfonctionnement observé lors des épreuves du baccalauréat, l’explication est toute trouvée. L’harmonisation du travail entre les coordonnateurs nationaux et l’OBC a connu un manque de communication. «Soit les inspecteurs n’ont pas vidé la banque, soit ils n’ont pas donné les sujets, soit encore, ils n’ont pas changé les épreuves», affirme notre source.
Une circulaire du 5 janvier 2006 signée par le ministre d’alors, Louis Bapes Bapes, est également là pour le confirmer. Elle indique «qu’en période transitoire de système, la banque doit contenir cinq épreuves par matière, trois du nouveau système et deux de l’ancien système». L’expert insiste par ailleurs sur le pouvoir de l’inspection générale des Enseignements dans le processus des examens. Selon le responsable de l’OBC, «il n’y pas eu de concertation avec l’inspectrice à cause des égos. Entre les deux partenaires, les rapports sont frileux».
Le nerf de la guerre
Sur le plan de la gestion, le spécialiste trouve que l’unicité des caisses est l’une des causes de la difficile collaboration. «Le fait que l’argent ne soit pas débloqué à temps, parce qu’on priorise tel ou tel chose crée des blocages pour le bon fonctionnement de l’OBC», explique le responsable. Plus encore, la centralisation des comptes au niveau de la ministre crée des lenteurs dans l’exécution des budgets et «l’on risque d’avoir une paralysie dans l’exécutions des missions, avoir des grèves au sein du personnel de l’OBC, le cas patent des paiements des corrections du probatoire de la session 2020». Il poursuit en affirmant que cette situation qui prévaut est également vécue dans les lycées du pays.
Au sujet des subventions, la relation est aussi «très tendue» entre les acteurs: l’Office et sa tutelle. L’OBC a deux subventions. Selon un prestataire de services et un inspecteur pédagogique, «il y a la subvention du ministère des Finances (Minfi) et la subvention (Minesec)», soutiennent-ils. Mais selon le fournisseur, le ministre a mis un mécanisme tel que «c’est elle qui est devenue l’ordonnatrice des dépenses, ce qui crée une fois de plus une paralysie», explique une source à l’OBC. À en croire cette dernière, «l’autonomie que l’Office est censée avoir est reléguée aux calendes grecques. Seuls les fonds propres permettent à cette institution de tenir le coup en matière de fonctionnement». Toutes les démarches effectuées en vue de rencontrer les responsables du Minfi et du Minesec à ce sujet n’ont pas été concluantes.
André Balla Onana