Mort de Martinez Zogo : Sens et non-sens se disputent la vedette
Selon des spécialistes de la communication, des accommodements, de la propagande et du bourrage de crâne se sont invités au décès tragique du chef de chaîne de la radio Amplitude FM.
Martinez Zogo mort… Et du coup, des lanceurs d’alerte sont beaucoup loués. «Ces derniers jours, autour de l’enquête relative aux circonstances de l’enlèvement et de la mort de l’homme de médias, la densité de scoops que rapportent ces gens se fait importante au quotidien», remarque d’emblée Jules Bissohong. «Devenus détenteurs de carrières de secrets importants, ces lanceurs d’alerte donnent déjà aux mensonges. Et dans ce cas, ces gens qu’on a tant loués dès le départ ne sont pas non plus au-dessus de tout soupçon», observe l’universitaire. Dans le cadre de la mort de Martinez Zogo, décrypte-t-il encore, « il y a des lanceurs d’alerte qui imposent leurs systèmes avec plus ou moins de force, détruisent ou exterminent plus ou moins violemment ceux qui disent le contraire, tentent de fixer et de verrouiller le sens de leurs vérités,
À cette aune, on pourrait dire que si la mort de Martinez Zogo correspond à l’exigence de dire les choses comme elles sont, la même mort offre l’occasion de trafiquer avec le réel ou d’inventer de toutes pièces des informations et des affirmations délestées de toute vérité. «C’est le cas avec la vraie-fausse interpellation de Jean-Pierre Amougou Belinga», tranche Hervé Abessolo, expert en communication digitale. À son avis, « les récits mis en scène la détention de cet homme ont révélé la permanence d’une communication chargée de simuler le vrai ».
De la même façon, assure Jules Bissohong, la propagande est au rendez-vous, « pour faire parler de soi dans le monde des médias ». «Pour faire face à ce qui se murmure au sein de l’opinion publique, il y a par exemple un sujet qui a choisi de construire du sens pour dire quelque chose sur lui-même, en engonçant la veste de comédien d’un jour dans les couloirs d’une administration dont il est le patron. Parce qu’avide de répondre aux questions du pourquoi et au nom de quoi, il a donné toute une matinée à fabriquer les réponses à son avantage », explique le sémioticien.
Jean-René Meva’a Amougou