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Marché mondial : le secteur forestier enregistre un faible taux de croissance

Tout comme le reste du continent, l’Afrique centrale continue à faire face à plusieurs défis en ce qui concerne son développement économique.

 

Afrique centrale

L’industrialisation du secteur forestier reste un poids lourd

Les forêts représentent plus de 30% de la surface terrestre, soit près de 4 milliards d’hectares. Elles jouent un rôle vital pour le bien-être des humains. Les statistiques indiquent que près de 25% de la population mondiale, soit environ 1,6 milliards de personnes dépendent des forêts. Celles-ci interviennent dans la lutte contre les changements climatiques par la séquestration du carbone atmosphérique, principale cause du réchauffement climatique. À ce titre, elles stockent près de 547,8 millions de tonnes de carbone, pour celles se trouvant dans les régions tropicales et subtropicales. Alors elles doivent être protégées.

Dans le souci de développer des stratégies susceptibles d’aider à la concrétisation de l’industrialisation, et de poursuivre la mise en œuvre des stratégies visant l’opérationnalisation du consensus de Douala, le bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a entrepris, à travers une étude, de passer en revue le secteur forestier de la sous-région. Ceci à travers une réunion virtuelle tenu jeudi 15 février dernier, avec pour thématique: «économie forestière de l’Afrique centrale: enjeux, défis et opportunités pour une industrialisation inclusive et durable».

Ont répondu présents, les experts gouvernementaux, les spécialistes et chercheurs. Objectif, répondre à la question «quel business model pour une industrialisation du secteur forestier qui soit inclusive, durable et susceptible de promouvoir le financement?» En gros il est question de présenter les points clés de l’étude, de discuter sur les différents points en lien avec la thématique, de proposer des recommandations et des mesures d’accompagnement pour l’opérationnalisation de ces recommandations.

Diane Kenfack

Business model

Pour booster le développement du secteur forestier

La nécessité de la diversification économique et de l’industrialisation en Afrique centrale est un impératif pour une croissance inclusive et soutenue. Cela passera essentiellement par «la mise en place des politiques d’industrialisation idoines, centrées sur les intérêts du marché local sous régional et sur les besoins de ses populations; l’intensification des activités de production et de transformation manufacturières au niveau des pays de la sous-région; la réorientation des investissements au profit du développement du capital humain; la diversification des activités de production, entre autre par le développement des zones économiques spéciales; et un changement de paradigmes dans la gestion et l’exploitation des ressources naturelles, en privilégiant de nouvelles activités à fortes potentialités de développement et à grande valeur ajoutée, à l’instar de l’industrialisation durable du secteur forestier», énumère la CEA.

Le chef de département Économie au Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Serge Alain Lonang, propose quelques pistes à suivre: structurer la filière et renforcer les chaines de valeur; développer une économie circulaire de la coupe à la transformation avec la récupération des abats; inciter la transformation; la commande publique comme un instrument d’incitation et d’élargissement du marché intérieur. «Il faut mettre à profit la décentralisation et la gouvernance locale des zones forestières, pour créer des opportunités supplémentaires des petites et moyennes entreprises (Pme). Dans le contexte des ODD [Objectifs de Développement durable Ndlr] de concilier la préservation de la biodiversité et le besoin de rentabiliser les ressources existantes. L’amélioration de la VA comme contribution à la réduction de l’exploitation et la préservation de la biodiversité», explique le chef de département Économie au Gecam.

Le directeur de l’industrie au Minmidt, Ivan Kabiena milite pour «la création du comité régional d’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo et son règlement intérieur; la désignation de l’école supérieure internationale de l’agriculture et des métiers de bois (Esiamb) comme institution universitaire sous régionale dédiée à la formation professionnelle aux métiers bois; la création des zones économiques spéciales dans les pays de la Cemac; et enfin interdiction de l’exportation du bois sous forme de grumes».

Si les pays de la sous-région adopte le business modèle proposé par les experts, selon Deborah Umba Ngoyi, l’Afrique centrale en tirera de gros bénéfice. Notamment l’«accroissement de la valeur du capital forestier et du poids de la sous-région plus de participation aux marchés carbone, plus de financement, plus de recette, plus de valeur ajoutée, économie plus diversifiée, revenus substantiels utiles au financement du développement», et pour le monde entier «Plus d’impact, moins d’émissions, atténuation du changement climatique». Ainsi, des opportunités s’offriront à la sous-région telles que la possibilité de recouvrir à de nouvelles pratiques de transformation (intégration de l’approche de gestion durable de l’économie circulaire); la possibilité de réduire l’utilisation des énergies primaires (Sources d’émissions); la possibilité de recourir à des forêts non naturelles pour produire les biens terrestres (réduction de la destruction des forêts).

Diane Kenfack

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