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Lutte contre la vie chère: le verre à moitié plein et vide pour les ménagères

Au boulevard du 20 mai, s’est dressé un marché mensuel des denrées de première nécessité pour soulager les consommateurs étranglés par l’inflation. Une initiative salutaire pour certaines, mais qui ne contentent pas toutes les femmes

Les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort pour améliorer le quotidien des populations. À la vérité la majorité des Camerounais végètent et vivent sous le seuil de pauvreté. Et pis est, les denrées alimentaires telles que le riz, le poisson, l’huile de palme et raffinée et la viande de bœuf et autres, ont connu une très grande inflation. C’est ce qui justifie la mise en branle de cette campagne contre la vie chère lancée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le 27 juin dernier. Elle est censée s’achever le 27 juillet de ce mois. «C’est le ministre du Commerce qui est à l’initiative de cette campagne promotionnelle. En fait, c’est pour aider les populations, car la situation est très critique, les gens souffrent et sont incapables de manger, tout est cher au marché», fait savoir Abdoulaye Garoua boucher au marché du Mfoundi. Dans la matinée du 30 juin 2022, après ouverture des stands, les femmes se ruent pour acheter l’huile raffinée et n’hésitent pas de prendre le carton. «Je suis venue uniquement acheter l’huile, je profite de cette campagne promotionnelle pour avoir ce produit à la maison. Car à l’heure actuelle, c’est grave. Le litre coûte entre 1600 FCFA, 1700 FCFA et 1800 FCFA chez certains boutiquiers et au marché. J’ai pris le carton d’huile Mayor au prix de 21750 FCFA. Le litre coûte 1450 FCFA, je trouve que c’est passable», lâche Estelle Dikongué ménagère. Un homme se dit quant à lui satisfait du prix de la viande de bœuf. «La viande avec os coûte 3000 FCFA et sans os 3500 FCFA. Par contre ici, le kilogramme de viande se vend au prix normal de 2800 sans os, et 2300 FCFA avec os. Compte tenu de la conjoncture, cela m’arrange et arrange d’autres consommateurs, car il n’est plus possible de manger la viande à la maison, ce n’est pas du tout évident surtout que la famille africaine est vaste et les congés sont là. Il faut nourrir les vacanciers venus», explique Blaise un parent.

Impact
Malgré l’initiative du gouvernement, les ménagères trouvent néanmoins que celle-ci n’impacte pas leur panier qui reste vide. Car les prix ne sont pas différents de ceux pratiqués au marché. «En principe, on devrait ramener le prix de l’huile mayor à 1100 FCFA ou 1200 FCFA comme avant. Bon, on nous vend à 1450 FCFA voire 1500 FCFA, il y a une différence de 100 FCFA ou de 150 FCFA des prix du marché, et on ne fait aucune réduction pour celui qui prend le carton d’huile», s’indigne une ménagère. Et de poursuivre: «Si on veut aider les Camerounais, que les prix baissent dans tous les marchés pour qu’on puisse se nourrir convenablement. Les ménagères qui sont dans les zones reculées vont faire comment puisqu’il faut dépenser en moyenne 500 FCFA de taxi venir se procurer le litre d’huile à 1500 FCFA, au Boulevard du 20 mai, c’est insignifiant. Pour nous les femmes il n’y a aucun changement. Le geste du Mincommerce ne peut pas résoudre l’inflation sur le marché, c’est du saupoudrage, il faut des mesures pérennes et non cosmétiques pour que le petit Camerounais puisse manger à sa faim», peste Nathalie.

Olivier Mbessité

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