L’Afrique centrale à New-York: du point et de la trame dans les discours
Rabâché, précisé et même mythifié, le problème relatif au nombre de lieux de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité et celui de la réforme de l’Onu sont revenus au cours de la 77e Assemblée générale de l’instance planétaire.

Estimant n’avoir pas été suffisamment écouté lors de la session précédente, quelques voix d’Afrique centrale ont choisi de s’afficher plus cinglantes. Devant les représentants du monde entier, le Tchad et la République centrafricaine ont créé un courant d’air alliant diagnostic et dénonciation des abus. L’on a pu l’observer durant l’instant de prise de parole du Tchad.
En posture de chef de délégation de ce pays, Awatif El Tidjani a demandé à ce que l’Afrique soit autorisée à rejoindre le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre permanent. «Sur la question de la réforme du Conseil de sécurité, organe chargé de la paix et de la sécurité internationale, le Tchad exhorte une fois de plus les États membres à passer de la rhétorique à l’action pour réparer l’injustice historique dont est victime du continent africain, et qui l’exclut d’une participation pleine et égale à cet organe», a déclaré le secrétaire d’État tchadienne aux affaires étrangères. Ses propositions ont été d’autant plus scrutées que le Gabon, autre pays d’Afrique centrale, prendra le 6 octobre prochain la présidence du Conseil de sécurité de l’instance onusienne.
À la tribune des Nations unies, le 20 septembre dernier, Faustin Archange Touadéra, a déploré qu’alors que les questions concernant la sécurité, la paix, l’environnement et la santé entrent dans une phase «critique», les «signaux d’ alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques ». « Le rôle des Nations unies n’est-il pas de transformer le monde, de le rendre plus juste et plus sûr et de garantir la dignité de chacun de nous, quel que soit le contexte mondial ? » s’est demandé au président de la République centrafricaine. Selon lui, la multiplication des tensions et des crises dans le monde démontre que l’Onu « est le produit d’une ère révolue ». Cela impose à ses yeux une réforme «profonde», incluant l’élargissement du Conseil de sécurité, afin d’assurer une «participation plus juste et plus représentative» de tous les continents.
Ongoung Zong Bella