Investir en Afrique centrale : le Cameroun et la Tunisie scellent leur coopération
Sous l’égide de la Tunisia-Africa business Council (TABC), la Tunisie entend développer des activités plurielles et le commerce à l’aune de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
La mission économique multisectorielle au Cameroun, troisième édition, s’est tenue à Douala et à Yaoundé du 8 au 14 octobre 2023. Selon Anis Jaziri, président de Tunisia-Africa Business Council (TABC), le forum économique tunisien africain, a pour objectif principal de «créer des partenariats avec leurs homologues Camerounais, de développer les échanges commerciaux avec la Tunisie qui pour le moment sont de 25%». Il poursuit: «il y a un potentiel important à développer, surtout, il faut profiter de l’expertise tunisienne dans de différents secteurs, notamment les industries mécaniques, électriques, la plasturgie, l’agroalimentaire, le textile et des services. Pour enrichir cette collaboration, le Cameroun est convié à la septième édition du Finance Investment in Trade Africa (FITA) en Tunisie en 2024. «Le Mincommerce et l’Agence de Promotion des Investissements (API) sont nos hôtes. Cela va contribuer davantage à booster et à développer la coopération entre la Tunisie et le Cameroun et nous souhaitons en tant que TABC créer au Cameroun une vraie plateforme d’investissement pour les opérateurs économiques tunisiens en Afrique centrale».
Les opportunités
D’ailleurs au regard de nombreuses opportunités présentées par la Tunisie dans divers secteurs, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, en a profité pour vanter son pays. «Le Cameroun est un très bon risque, puisque c’est un pays solide dans ses institutions, c’est un pays qui offre des opportunités réelles d’affaires. Autant la Tunisie a pris son envol notamment dans le domaine technologique, de l’industrie et de l’agro-industrie, autant le Cameroun regorge justement de ces ressources qui permettent à la Tunisie de s’exporter dans son savoir-faire et de s’associer au Cameroun parce que l’Afrique ce n’est plus un continent du futur, c’est un continent du présent», souligne-t-il. Et de préciser que les échanges commerciaux ne doivent plus s’entendre comme un échange des biens et services, «mais comme un partenariat sud-sud. Pour se projeter ensemble, il est bon pour les Camerounais de se développer et de créer des emplois. Et la Zone de libre-échange continentale africaine qui est un vaste marché va permettre aux investisseurs étrangers d’écouler leurs marchandises, au regard de tout le travail qui est fait jusqu’alors en matière de levée des tarifs douaniers, et la libre circulation des biens en zone Afrique centrale».
Balance équilibrée
Selon Karim Ben Becher, l’ambassadeur de Tunisie au Cameroun, les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une croissance significative. Cela s’explique par le fait qu’au niveau de la sous-région de l’Afrique centrale, le Cameroun est le portail des pays voisins, la Guinée Équatoriale, la République Centrafricaine (RCA), le Gabon, le Congo (Brazzaville) et le Tchad, sans oublier les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ces espaces mis ensemble constituent un vaste marché. Le deuxième point de cette relation solide entre les deux pays, il y a eu un effort de promotion qui est fait dans les deux sens. Le Cameroun a réceptionné la première cargaison de résine et d’autres produits agroalimentaires sous le régime Zlecaf et j’ai eu l’honneur d’être présent à Kribi. Il s’agit là d’un effet multiplicateur dans le présent et dans le futur pour la croissance des échanges entre la Tunisie et le Cameroun. Il faut souligner que les exportations des produits forestiers camerounais ont augmenté en Tunisie, et j’espère que la Zlecaf sera un outil très puissant de la transformation des produits de base, et de l’industrialisation des pays africains, et in fine, la balance entre les deux pays s’équilibre davantage», se réjouit Karim Ben Bécher, ambassadeur de Tunisie au Cameroun.
Olivier Mbessité
