Les pharisiens étaient réputés pour ne pas pratiquer ce qu’ils disaient ou prêchaient.
On comprend alors pourquoi Jésus recommanda de ne pas les imiter. Or le pharisien dans l’évangile de ce dimanche déclare avoir fait ceci ou cela. On peut au moins le louer pour cela. On peut le féliciter d’avoir posé des actions bonnes.
Et pourtant, il ne fut pas exaucé. Pourquoi? Parce qu’ayant observé toute la loi, il donne l’impression qu’il n’attend plus rien de Dieu, parce qu’il est dans l’auto-admiration, l’auto-célébration et l’auto-satisfaction, parce qu’il se croit supérieur à ceux qui ne font pas comme lui, parce qu’il se vante, parce qu’il méprise ceux qui n’agissent pas comme lui.
L’autre, le publicain, bien que collabo de l’occupant romain et coupable de magouilles, fut exaucé. Pourquoi ? Parce qu’il attend encore quelque chose de Dieu, parce qu’il se sait pécheur et qu’il le confesse, parce qu’il fait preuve d’humilité.
Mais attention au mot « humilité ». Être humble, ce n’est pas nier les talents et qualités que Dieu nous a donnés, ce n’est pas dire « je ne vaux rien ou je ne suis rien ». Tous, nous avons reçu quelque chose de Dieu. C’est à chacun de découvrir son ou ses talents. Être humble, c’est ne pas mépriser les autres parce qu’on est ceci ou cela dans l’Église ou la société, c’est respecter, même le planton ou le balayeur de rue, tout simplement parce qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, parce que tout homme mérite respect et considération.
« Sais-tu qui je suis ou bien à qui tu as affaire? » Un chrétien ne devrait pas tenir ce genre de propos car, à la fin, nous mourrons tous et nous nous retrouverons devant le juste juge. Il est juste, parce qu’il sonde les cœurs et les reins, parce qu’il est incorruptible, parce qu’il regardera, non pas une partie, mais toute la vie de chacun.
Jean Claude Djéréké
