Gouvernement-enseignants : au chat et à la souris
Le premier craint que la Journée internationale dédiée aux seigneurs de la craie ne serve de rampe de lancement à une grève illimitée dans les établissements scolaires publics. Les seconds disent attendre du concret.
On le dira simplement: s’il a finalement pris la décision de communiquer le 28 septembre dernier, le gouvernement prête attention à ce qui, sur fond de revendications multiples, trouble sa sérénité depuis au moins un an. En déchiffrant ce qui a été dit au ministère la Communication, l’on découvre que l’ensemble correspond bien à la visée d’apaisement maintes fois proclamée par les pouvoirs publics. «Pour des rappels d’intégration, il reste donc 11 milliards 200 millions qui continueront à être payé simultanément avec le rappel des avancements dont le montant ne peut être évalué qu’après leur mise à jour. Au total 165.739 avancements d’échelon et de classe effectués chez plus de 74.708 agents publics du Minesec ont engendré les rappels d’un montant de 76 milliards 200 millions», brandit par exemple le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. «Je crois pouvoir vous dire que, et ceci est d’ailleurs vérifiable, la nouvelle procédure de traitement de dossiers d’intégration permet en 90 jours et même moins pour intégrer un jeune lauréat. J’ai avec moi un document volumineux de 100 pages qui contient 3176 lauréats sortis des écoles normales l’année dernière. Ils ont tous déjà été intégrés et ont même déjà tous leurs matricules», a appuyé le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Anderson Le.
Pour certains cadres du mouvement «On a trop supporté» (OTS), l’horizon d’attente ne fait que s’étendre. Et pour cause: «le flou et l’imprécision qui entourent les paroles gouvernementales». Selon eux, la réponse est simple: il suffira d’un signe concret. «Qu’ils fassent une offre et on l’examinera. Mais là, nous n’avons pas d’offre ferme prête à être posée sur la table», rétorque (sous anonymat) un collectif d’enseignants «en cours d’intégration». Leur posture révèle un élément qui ne simplifie par l’équation à la veille de la célébration de la Journée internationale de l’enseignant le 5 octobre 2023. D’après nos informations, des dispositions particulières ont été prises pour que cette journée ne soit pas la rampe de lancement d’une grève illimitée dans les établissements scolaires publics. Quant à la nature desdites mesures, nos sources restent muettes.
Bobo Ousmanou