Festival SICA : les amazones Elog-Mpo’o à l’honneur à Yaoundé
Elles tiennent à se donner une visibilité aux côtés des aires culturelles du terroir et des peuples venus de l’Afrique centrale et de l’ouest.

Le Musée national de Yaoundé vibre jusqu’au 14 novembre prochain au rythme de la 17ème édition du festival Stars de l’Intégration culturelle africaine (Sica). Dans ce haut lieu de la culture, l’intégration est une réalité synonyme du ciment de l’unité nationale et du vivre-ensemble. Les quatre aires culturelles du Cameroun (Grassfield, Sawa, Soudano-Sahélienne et Fang-Beti) y sont valablement représentées. Elles exaltent le savoir-faire artisanal et culinaire du pays, bref son patrimoine matériel et immatériel.
Dans ce tableau, les amazones Elog-Po’o prennent leur part. Elles font découvrir et déguster aux participants les mets traditionnels de leur terroir. «Il est question pour nous de valoriser le peuple, les filles et les femmes Mpo’o. Pour cela, nous faisons la promotion des mets traditionnels de chez nous», confie Rose Ngo Yebga, épouse Legbane. Pour plus de précision sur leur identité et origine, l’ancienne cadre contractuel au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation fait savoir qu’ils sont un «peuple des eaux». Ils viennent de la grotte de Nyanon, dans le grand groupe des Bassa Bati-Mpo’o, région du Littoral, département de la Sanaga-Maritime (Édéa). Ils sont disséminés dans quatorze cantons de la région du Littoral et au Sud du pays, dans le département de l’Océan.
Par sa voix, elle remercie la promotrice du Sica, qui à travers cette grand-messe culturelle, «a bien voulu les valoriser dans la culture et les arts». Car à la vérité, précise-t-elle, «nous tenons à faire connaître notre culture à la nouvelle génération».
Plus-value
La journée du 8 novembre 2023 est ponctuée par l’ouverture solennelle du festival (Sica). Cette édition se tient à Yaoundé. «C’est un festival qui existe depuis 22 ans, et qui fait le tour de l’Afrique, il est fondé par un Béninois. L’année dernière, il s’est tenu au Burundi, et cette année il se déroule au Cameroun, porté par l’artiste Elizabeth Ngo Malek, alias Lily», renseigne Amstrong Lombardi, chargé de la communication du festival Sica.
Le festival repose entre autres sur la compétition des chants censés promouvoir les musiques modernes d’inspiration traditionnelle. De ce fait, la plus-value en terre camerounaise, c’est qu’au-delà des compétitions, il y a des activités additionnelles. «À l’instar de la foire exposition où plusieurs artisans s’illustrent dans différents domaines en mettant l’accent sur le Made in Cameroon», poursuit-il. En outre, il y a une grande conférence scientifique organisée le 9 novembre dans la Salle de convivialité du Musée national, avec pour orateur le Pr Charles Binam Bikoï, Secrétaire exécutif du Cerdotola. La réflexion portait «sur l’artiste comme vecteur de l’intégration culturelle africaine».
Intégration culturelle
Pour cette édition, il y a des innovations. Pendant ce festival, l’on dédie une journée à une aire culturelle précise. Il y a ainsi une journée réservée aux Grassfields, une autre aux Sawas… Au-delà des aires culturelles du terroir en vitrine, «nous avons dix-sept nationalités qui sont représentées, le bal des arrivées se fait ressentir, on a parmi nous déjà le Benin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Tchad, les Burkinabès les Togolais, et on attend d’autres délégations de différentes nationalités. C’est la preuve que c’est un évènement qui fédère les peuples, qui promeut l’intégration culturelle, et chacun dans le style patrimonial qui lui sied va prester afin de candidater», conclut Amstrong Lombardi, chargé de la communication du festival Sica.
Olivier Mbessité