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faire la paix, fût-elle injuste, que de poursuivre la guerre, fût-elle juste

Le conflit israélo-palestinien de manière générale contribue en grande partie à l’instabilité au Proche Orient et la haine exacerbée entre les juifs et les arabo-musulmans. En outre, il fait l’objet de récupération et d’instrumentalisation de la part de certains groupuscules pour alimenter le terrorisme local et International. Il est question aujourd’hui d’explorer des voies et moyens pour parvenir à une solution juste, dans l’intérêt des deux parties et y compris de la communauté internationale.

Cette solution suppose la création d’un État palestinien indépendant, viable, avec des frontières précises et sécurisées aux côtés d’Israël et dont la sécurité devra aussi être garantie. L’ancien président français Nicolas Sarkozy l’avait évoqué lors de sa visite en Israël le 22 juin 2008. Il avait affirmé: «je suis convaincu que la sécurité d’Israël passe par la naissance d’un État, l’État palestinien». La création de l’État palestinien devra tenir compte des points suivants: le retour aux frontières de 1967 comme le stipule la résolution 242 des Nations unies du 22 novembre de la même année. Ce retour permettrait de résoudre à la fois le problème de l’occupation de la Palestine et celui des territoires des pays arabes, voisins d’Israël. Il faudrait ensuite l’arrêt total de l’implantation des colonies israéliennes en terre palestinienne, notamment en Cisjordanie dans la bande de Gaza et à Jérusalem Est. À cela, s’ajoute évidemment le démantèlement des colonies existantes.
La reconnaissance d’Israël par plusieurs pays arabes s’impose pour plusieurs raisons: la logique de la méfiance et l’hostilité réciproque ont montré leurs limites. Il serait mieux de faire la paix fût-elle injuste que de poursuivre la guerre, fût-elle juste. En outre un statuquo ne pourrait profiter qu’à Israël qui détient déjà une partie du territoire palestinien. La reconnaissance d’Israël permettrait aux deux parties de nouer un dialogue franc et constructif.

En outre, elle rassurerait l’État d’Israël pour sa sécurité, faciliterait la création d’un État palestinien indépendant. Cette résonnance relèverait aussi du pragmatisme politique et du bon sens. Nier le droit d’existence à Israël serait tout simplement de donner à cet État un argument de taille pour camper sur sa position. En définitive, les Israéliens et les Palestiniens devraient trouver une solution juste et pacifique au conflit qui les oppose qui n’a que trop duré. Ils devraient aussi se poser la question de savoir à qui profite finalement ce conflit. Une chose est sûre, il ne profite ni aux palestiniens, ni aux israéliens. N’Y aurait-il pas des pays en occident ou en orient tapis dans l’ombre qui tirent profit de cette situation ?

Historien, enseignant-chercheur à l’université de Yaoundé I, membre de la Commission nationale des droits de l’Homme et porte-parole du Croissant lunaire au Cameroun

Par Pr Souley Mane

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