Entrée, séjour et sortie des étrangers au Cameroun : le décret en recto verso
Ébauche d’une lecture de fond en comble du texte présidentiel.

«Décret N°2023/147 du 02 mars 2023 fixant les modalités d’application de la loi n° 97/012 du 10 janvier 1997 relative aux conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers au Cameroun». Dans son intitulé, le texte que le président Paul Biya a signé la semaine dernière est suffisamment explicite. «En première lecture, il précise clairement quelle sont les étapes et les nouvelles modalités qui encadrent la délivrance du visa au Cameroun, ainsi que les points de référence obligatoires», explique la cellule de communication du ministère des Relations extérieures (Minrex). Entendu comme tel, il s’agit d’un texte qui, de manière détaillée, formule la dynamique de normes en matière de visa au Cameroun. «Le pays vient de se doter d’un socle de procédés institutionnalisés et méthodiquement contrôlables en ce qui concerne les entrées, les séjours et les sorties des étrangers», éclaire notre source.
Seconde lecture
En marge de cette approche, le texte suggère un autre regard. Selon le Minrex, le décret N°2023/147 du 02 mars 2023 fixant les modalités d’application de la loi n° 97/012 du 10 janvier 1997 relative aux conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers au Cameroun est également la concrétisation d’un double objectif. «Le premier répond, d’une part, à la volonté du gouvernement camerounais d’encadrer et d’orienter les flux migratoires de façon à ce qu’ils répondent aux besoins de l’économie du pays et à ceux de son rayonnement international, et d’autre part au souci que les migrants puissent s’intégrer dans la société camerounaise», décrypte-t-on au Minrex. «Le second objectif vise à répondre aux objectifs ainsi définis. Cette procédure se décompose en trois principales étapes: la demande de visas, l’examen de la demande, puis l’entrée et le séjour sur le territoire camerounais. En ce sens, le décret accorde une attention particulière au rapport entre la délivrance des visas et les moyens mis en œuvre pour lutter contre l’immigration irrégulière, notamment pour évaluer le risque migratoire et le détournement de l’objet du visa ainsi que pour détecter la fraude documentaire», apprend-on. En ce sens, le décret s’ajuste au plan stratégique de l’économie numérique du Cameroun. L’on peut alors évoquer la mise en œuvre du visa électronique dans les missions diplomatiques et consulaires. Là-bas seront désormais centralisées et protégées toutes les données enregistrées sur la plateforme numérique.
Ongoung Zong Bella