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Crises des déplacés : le Cameroun sombre dans l’oubli

Ce énième signal d’alarme est lancé par le Conseil norvégien pour les réfugiés.

La crise humanitaire toujours d’actualité au Cameroun

Les médias occidentaux n’ont pas suffisamment informé la communauté internationale de l’évolution de la crise humanitaire au Cameroun durant l’année 2022. C’est ce que soutient le Conseil norvégien pour les réfugiés dans son traditionnel rapport annuel intitulé «Les crises de déplacement les plus oubliées dans le monde». Il est rendu public depuis le 31 mai 2023. Le Cameroun y tient la huitième place, derrière le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, la Colombie, le Soudan, le Venezuela, le Burundi et le Mali.

«L’année dernière n’a guère vu d’amélioration pour le peuple camerounais. Neuf des dix régions du pays sont restées affectées par trois crises humanitaires distinctes et de plus en plus graves, où l’ampleur des besoins n’a d’égale que la léthargie de la communauté internationale», souligne le Conseil. Et pour en détailler les faits, son attention se porte sur la crise de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avec 600 000 personnes déplacées environ. «L’impact des balles sur les maisons et les écoles, et la souffrance des Camerounais pris entre deux feux, ont été largement ignorés et n’ont guère retenu l’attention des médias internationaux», déplore l’instance. Les violences, notamment intercommunautaires, dans la partie septentrionale du pays, la présence de centaine de milliers de réfugiés sur le sol camerounais, ainsi que l’insécurité alimentaire grandissante, n’ont pas non plus donné matière à traitement à ces médias, renseigne le rapport.

Hors du champ des médias, la communauté internationale elle-même n’a pas fait preuve d’un engouement à la hauteur des besoins humanitaires recensés au Cameroun. Les fonds mobilisés en 2022 pour la cause sont restés insuffisants, décrie le Conseil norvégien pour les réfugiés. «Les donateurs internationaux n’ayant couvert que 55% de la réponse humanitaire», souligne-t-il.
Les années antérieures ne sont pas meilleures pour le Cameroun. Car en plus des violences suscitées, le pays est confronté aux effets du changement climatique. Là encore, l’engagement politique, l’assistance internationale et l’attention des médias ont été des moindres. Le pays a de ce fait occupé la troisième place, entre 2019 et 2022, des crises les plus négligées dans le classement du Conseil norvégien pour les réfugiés. L’instance appelle à des initiatives fortes pour changer la donne.

Louise Nsana

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