Continuité de service et préservation des acquis : Pas de vacance à la Commission de la Cemac
Le gouvernement communautaire reste sur la lancée des progrès enregistrés en 2022 en matière de libre circulation, notamment. Le président de l’institution en a fait le bilan lors de la présentation des vœux du nouvel an à la Communauté.

C’est un président de la Commission de la Cemac en pleine forme et plein d’ambitions pour la sous-région que les citoyens communautaires retrouvent en ce début d’année 2023. «La Commission de la Cemac est engagée à transformer profondément notre espace communautaire. Nous le ferons jusqu’au bout, avec la même énergie qu’au premier jour de notre mandat», rappelle d’emblée le Pr Daniel Ona Ondo. Dans son message de vœux de nouvel an adressé à la Communauté ce 1er janvier, le dirigeant sous-régional met sa détermination et celui du gouvernement tout entier sur le compte de la «foi en l’intégration de l’Afrique centrale». À l’en croire, elle est «si forte qu’elle constitue le leitmotiv de notre engagement et de notre action au service de la Cemac».
Plusieurs activités et actions menées au cours de l’année 2022 ont justement permis à la sous-région de réaliser un certain nombre de progrès. Sur le terrain en particulier de la libre circulation des personnes et de biens, de la relance économique ou du fonctionnement des institutions. Ce sont autant d’acquis à préserver, voire à consolider, jusqu’à la tenue désormais imminente de la prochaine session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cemac.
Passeport biométrique et brigade mixte
Sous l’impulsion des plus hautes instances décisionnelles de la Communauté, «l’année civile 2022 qui s’achève a été pour la Commission de la Cemac, un intense et passionnant voyage». Le président de l’institution sous-régionale se félicite entre autres d’avoir «travaillé avec conviction, abnégation et la ferme volonté d’initier de profondes mutations». Y compris et surtout en matière de libre circulation des personnes et biens. Le Pr Daniel Ona Ondo situe les avancées en premier lieu au niveau du passeport biométrique désormais également mis en circulation par le Gabon. «Ainsi donc, l’ensemble des États ont d’ores et déjà institué ce document qui est la condition sine qua non pour bénéficier légitimement de l’exemption de visa», se réjouit-il.
La Brigade mixte États-Cemac figure également au rang des motifs de satisfaction. Les textes y afférents viennent d’être validés par le Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). Le président de la Commission de la Cemac a désormais le regard tourné vers son opérationnalisation. Ce sera «courant 2023», a-t-il indiqué. «L’ambition est de sécuriser et de fluidifier davantage les corridors routiers. En effet, cette unité va faciliter la libre circulation des biens et des personnes avec l’instauration des numéros verts, permettant aux usagers de dénoncer les pratiques anormales», explique le dirigeant communautaire.
Postes frontaliers et label Cemac
La maturation des projets relatifs aux postes frontaliers juxtaposés est déjà presqu’à terme. Le lancement de leur mise en œuvre devrait se faire en cohérence avec les objectifs du Programme de développement intégré de la Zone des trois frontières, Cameroun-Gabon-Guinée Équatoriale. Toujours dans l’optique du renforcement de l’intégration physique, de la fluidification du trafic le long de principaux corridors et de l’accroissement des échanges intracommunautaires. «Dans cette quête d’intensifier la mobilité intracommunautaire, nous avons porté à plus de 1000 le nombre de produits d’origines pouvant circuler en franchise dans la Communauté en application du Tarif Préférentiel Commun», ajoute au bilan de l’année 2022 le Pr Daniel Ona Ondo.
Pref-Cemac et import-substitution
«Outre le Plan communautaire de relance économique postCovid-19, adopté en 2021 par les chefs d’État de la Cemac, une stratégie communautaire d’import-substitution a été mise en place en 2022». Selon le président de la Commission, elle vise à renforcer la résilience de nos économies face aux chocs exogènes et aux effets de la guerre en Ukraine en particulier. Elle prendra racine dans «l’industrialisation et la diversification économiques par la transformation locale de nos matières premières». Et le Pr Daniel Ona Ondo de préciser que «le programme statistique mis en œuvre par la Cemac» aidera également à l’atteinte de ces objectifs. «Il en est aussi ainsi du Programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), dont l’articulation permet aujourd’hui de renforcer les piliers de notre résilience», insiste-t-il.
Fonctionnement des institutions et monnaie
À en croire la Commission de la Cemac, les bases d’une amélioration du «système de gouvernance institutionnelle afin d’assurer une juste participation des États au management de la Communauté, tout en sacralisant la performance et le résultat», ont été jetées. Tout comme celles «d’une nouvelle coopération monétaire avec la France, telle que recommandée par la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de novembre 2019 à Yaoundé». Deux événements ont rendu cela possible: les premiers états généraux de la Cemac et le colloque sous-régional de haut-niveau sur le thème: «Monnaie et développement en Afrique centrale». Ils ont fait l’objet de recommandations à soumettre cette année à la haute attention des chefs d’État de la sous-région.
Présidence du Cameroun, bientôt l’acte final?
La tenue à Yaoundé de la prochaine session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) charrie beaucoup d’attentes. Pour le Cameroun, elle soulève avant tout la question de la fin de la présidence assurée jusqu’ici par Paul Biya. Le président camerounais pourrait en réunissant ses pairs, être en effet appelé à passer le témoin. Mais rien n’est encore arrêté. La rencontre au sommet constituerait ainsi l’acte final d’un mandat bien rempli. Un épilogue qui devrait aussi permettre de régler un certain nombre de questions en suspens. Et elles sont nombreuses. Elles touchent pour l’essentiel au fonctionnement des institutions sous-régionales, au renforcement de l’intégration et à l’amélioration du cadre et des conditions de vie des citoyens communautaires.
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La Commission de la Cemac emmenée par son président travaille à achever au plus tard en janvier 2023 les dossiers y relatifs. Le remplacement ou le renouvellement du mandat des premiers responsables des institutions communautaires devrait naturellement figurer au rang de ceux-ci. La question du retour à Bangui du siège de la Commission de la Cemac aussi. Si l’on se fie au compte rendu de l’une des dernières réunions de cabinet présidée à Malabo le 6 décembre dernier par le Pr Daniel Ona Ondo. Lire le zoom.
Théodore Ayissi Ayissi