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Construire une route : combien ça coûte

Un document confectionné par des experts du ministère des Travaux publics (MINTP) tente de dissiper les polémiques autour des devis estimatifs des travaux de construction des axes routiers à travers le pays.

Un sujet reste sensible entre Camerounais, entreprise de travaux publics et pouvoirs publics: quel est le prix d’un kilomètre de route bitumée? Dans une récente publication de 4 pages, intitulée «facteurs déterminants des coûts de construction d’une route», le MINTP n’a pas cherché loin des éléments de réponse. Pour l’institution gouvernementale, le coût de construction d’une route dépend d’une part, de l’environnement macroéconomique et institutionnel (coût des matériaux, climat des affaires, procédures de passation des marchés, environnement économique et institutionnel, disponibilité du site…) et d’autre part, des caractéristiques techniques du projet.

Pour être plus explicites, les experts du MINTP ajoutent: «la construction d’une route dépend de trois principaux facteurs: les caractéristiques géométriques du projet qui sont matérialisées par les tracés en plan et profil en long d’une part, ainsi que des profils en travers d’autre part; la complexité du site du projet, qui est liée aux conditions topographiques, géologiques, hydrologiques et climatiques du site; et la structure de la chaussée».

En dehors des considérations du tracé en plan et du profil en long choisis en fonction de la vitesse de référence du projet, les caractéristiques géométriques du projet englobent entre autres, l’emprise routière (conforme au régime foncier et domanial en vigueur); la chaussée (entre 3,5 et 3,75 m pour les autoroutes, 3, 50 et 3, 25 m pour les Nationales et Régionales…); la bande d’arrêt d’urgences (BAU) qui est de 3 mètres; la bande dérasée de droite (BDD) (0,5 m); la bande médiane (comprise entre 1,5 et 1,0, selon la typologie de la route; la berme [0,5 m]; l’accotement; la bande dérasée de gauche [BDG] [0,5 m] et le terre-plein central [TPC]. «Les dimensions des éléments susmentionnés dépendent de la catégorie de route [autoroute, routes, nationales, régionale, communale, voies expresses]», arguent nos sources à la direction générale des études techniques du ministère des Travaux publics.

Ainsi, «associées aux facteurs géométriques et cinématiques de la route, les conditions géologiques et topographiques de la zone du projet déterminent le volume des terrassements à effectuer. Ceux-ci peuvent atteindre 20 à 30% du coût des travaux. Les ouvrages d’art et d’assainissement sont imposés par le contexte hydrologique, topographique et climatique du site, le choix des caractéristiques géométriques et même la nature du sol de fondation. Leurs coûts peuvent représenter jusqu’à 15% du coût des travaux».

Par ailleurs, expliquent les experts du MINTP, la structure de la chaussée, qui englobe la plate-forme support de chaussée, la couche de forme, les couches d’assises et la couche de surface, représente parfois 25 à 40 % du coût des travaux.

 

Bobo Ousmanou

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