AMBASSADESINTÉGRATION NATIONALE

Commonwealth: la voix de l’Afrique centrale plus audible

Au sein du «Club des gentlemen», le Cameroun et le Gabon entendent dessiner un nouvel échelon d’action collective

C’est l’une des informations majeures du récent sommet des chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth tenu à Kigali au Rwanda . Après un long et rigoureux processus de 18 mois, le Gabon a (enfin) intégré le «Club des gentlemen» le 25 juin 2022. «Cette adhésion offre au Gabon un cadre supplémentaire pour la défense de ses positions et aspirations sur la scène internationale. Pour en tirer les meilleurs bénéfices, nous devons nous organiser et faire les investissements nécessaires», a déclaré Noel Nelson M’Essone, repris par Gabon Media Time le 28 juin dernier. D’après l’ancien ministre gabonais des Affaires étrangères, au-delà du souci de Libreville d’afficher une identité spécifique, c’est le poids de l’Afrique centrale qu’il faut considérer.

Dynamique sous régionale
Telle qu’elle est abordée, «cette réflexion insinue un nouvel échelon d’action collective», traduit l’internationaliste camerounais Éloge Moungang. «À travers cette adhésion du Gabon, on mesure aisément une dynamique sous régionale qui doit être appréhendée dans un contexte d’interactions intenses entre le Cameroun et le Gabon. En fait, en plus d’œuvrer à la construction d’un poids économique et commercial au sein du Commonwealth, le Cameroun et le Gabon ont travaillé en amont en vue de se doter des instruments de projection de leur influence politique, à travers la mise en place d’un réseau diplomatique propre et efficace», analyse-t-il. D’une certaine manière, «que le 55e État-membre du Commonwealth soit issu de la sous-région, cela est chargé d’enjeux stratégiques articulés dans une dynamique du nombre», poursuit le Camerounais Éloge Moungang.

De ce point de vue, au sein du Commonwealth, l’Afrique centrale est en passe de devenir une puissance diplomatique. «Avec le Cameroun et le Gabon, la diplomatie sous régionale entend construire une position structurelle forte, avec plus de chances de sortir victorieuse dans les négociations», entrevoit Patrick Njomo, un autre internationaliste. Selon ce dernier, l’effet du nombre place objectivement l’Afrique centrale comme force capable de desserrer ou de briser les contraintes imposées par le système politique et économique international.

Ongoung Zong Bella

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *