INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Commission de la Cemac : l’absentéisme dans ses derniers retranchements

«Les salaires du personnel absent depuis au moins un mois, à l’exception des fonctionnaires ayant obtenu régulièrement une autorisation d’absence, seront payés par bon de caisse à l’Agence Comptable».

C’est par cette décision contenue dans une note d’information du 14 mai 2021 que la Direction des Ressources humaines (DRH) de la Commission de la Cemac a ouvert un front contre l’absentéisme des fonctionnaires communautaires. Mais dans son essence, ladite décision fait suite à une instruction de Daniel Ona Ondo, à date très peu suivie d’effet, demandant aux fonctionnaires en poste à Malabo de regagner leur lieu de travail. En effet, «de retour en Guinée Équatoriale au mois de mai 2020, le président de la Commission de la Cemac avait été étonné de retrouver un bâtiment vide», laisse-t-on entendre au sein de l’institution.

Depuis ce mois de mai 2021, date à compter de laquelle la décision devait prendre effet, une dizaine d’agents ont été frappés. Une situation ayant poussé trois d’entre eux à saisir le 3 juin dernier aux fins de contestation, le Comité consultatif de Discipline à Malabo. Dans la lettre de saisine, les plaignants relèvent pour le déplorer, «le caractère illégal de la rétention des salaires et le harcèlement moral au travail». Entre autres arguments, ces derniers avancent que «la rétention des rémunérations, telle qu’elle vient d’être pratiquée, est proprement arbitraire puisqu’il n’existe en la cause aucune faute ni aucune sanction établie à notre encontre».

À la Commission, on fait savoir que «plus d’un an après l’instruction du Pr Daniel Ona Ondo, et après plusieurs relances de la DRH, certains fonctionnaires ne sont toujours pas rentrés. Ils se cachent derrière de fallacieux certificats médicaux et refusent une contre-expertise des services internes». Par ailleurs, on clame au sein de l’institution communautaire que «la mesure de payer les salaires par bon de caisse a concerné tout le personnel. Donc, il ne s’agit pas d’une sanction, mais d’une mesure dissuasive pour motiver la présence physique au poste». En tout état de cause, «la situation économique que traverse la Communauté et partant la Commission a poussé à prendre un certain nombre de mesures pour limiter les frais et faire des économies», fait enfin prévaloir l’institution sous-régionale.

 

Théodore Ayissi Ayissi

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