Commémoration : Félix Roland Moumié au panthéon du Moci
Le Mouvement citoyen exhume, à travers les débats et projections cinématographiques, le récit de l’assassinat de l’une des figures emblématiques qui a mené une lutte acharnée pour l’autodétermination du Cameroun.
Ce vendredi 6 novembre 2020 au Panthéon du panafricanisme, le Mouvement citoyen (Moci) commémore l’assassinat à Genève, le 3 novembre 1960, du président Félix Roland Moumié, martyr et héros national. Une commémoration qui intervient dans un contexte où la mémoire des patriotes et nationalistes est reléguée aux calendes grecques. Et surtout que dans les écoles et universités, on parle peu de ces martyrs qui ont versé de leur sang pour la patrie. «Chers camarades et invités, je vous prierai de toujours avoir, à chaque instant, une pensée pour tous nos compatriotes morts pour la patrie, mais aussi pour ceux ou celles qui sont emportés par le train de la guerre dans le Nord, ainsi que dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest», exhorte ainsi Yimgaing Moyo Théophile, président du Mouvement citoyen.
Le Mouvement citoyen, à travers le 60e anniversaire de la disparition du tout premier président de l’Upc (Union des populations du Cameroun), Félix Roland Moumié, entend restituer toute la vérité autour de l’assassinat. Ce que l’on peut retenir est qu’il a été lynché par les puissances impérialistes qui étaient aux antipodes de sa lutte pour une véritable indépendance. «Félix Roland Moumié a été assassiné par les lugubres mains criminelles, les mains armées par les adversaires du nationalisme camerounais», fait savoir le président du Moci.
Le film diffusé le montre à suffire. Il déroule les moments du décès de cet intrépide fils du pays, qui a été empoisonné le 2 novembre 1960 dans un restaurant. C’est ainsi que dans les années qui suivaient, tous ses compagnons de combat pour la libération ont été sauvagement assassinés avec le soutien des forces internes et exogènes. C’est le cas de Ruben Um Nyobe, Ernest Ouandié, Ossendé Afana. Face à ces atrocités commises sur ces enfants du pays qui sont morts pour la patrie, le Mouvement s’assigne pour mission de pérenniser l’œuvre des pères fondateurs du pays. «Le rendez-vous patriotique de ce jour marque une autre étape dans la marche silencieuse du Mouvement citoyen et du mouvement nationaliste camerounais dans la lutte pour l’unité et la véritable indépendance et l’émancipation de notre peuple», précise le président Théophile Yimgaing Moyo.
Dans son allocution, le président du Moci constate, avec regret, le rôle trouble joué par les pseudos partis de l’opposition qui ont pactisé avec le pouvoir, et veulent par la suite faire semblant de soutenir le peuple. «Le paysage politique africain et camerounais en particulier est caractérisé par une grande confusion idéologique, mais surtout par l’existence d’une pseudo opposition, hier encore alliée politique et physique du pouvoir en place; une pseudo opposition animée par les attitudes équivoques et opportunistes. Mais rassurez-vous, le mouvement nationaliste camerounais poursuit son chemin dans la dignité, la transparence, la lucidité, la cohérence de la ligne idéologique qui la caractérisent, mais ceci sans jamais baisser la garde», rassure le président du Moci.
Olivier Mbessité (Stagiaire)