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CEEAC-CEMAC-UE : Un partenariat plus efficient en téléchargement

Renforcer l’intégration régionale et la compétitivité dans la perspective de promouvoir et d’accélérer la croissance et l’emploi durable en Afrique centrale. Tels sont les objectifs du Comité de pilotage (Copil) du Pairiac arrêtés au cours d’une réunion tenue ce vendredi 3 février 2023 à Douala.

Panel d’ouverture de la première réunion du Comité de pilotage du Pairiac

La pluralité d’organisations sous régionales en Afrique centrale réduit l’efficacité du cadre de gestion et de suivi de l’intégration régionale. Cette situation réduit par la même occasion la capacité de la région à optimiser la mobilisation de ressources et l’implémentation de son agenda de développement régional. Afin d’y remédier, un processus de rationalisation impliquant les 11 pays de la région est engagé sous la coordination d’un Comité de pilotage mis en place par la CEEAC et la Cemac. C’est « dans le cadre du Programme d’appui à l’intégration régionale et à l’investissement en Afrique centrale (Pairiac). Nous nous inscrivons dans le cadre des différents accords que nous avions avec l’UE. Ce sont des projets parfaitement interdépendants pour lesquels on veut avoir un impact qui soit le plus important possible. Il s’agit donc d’un certain type d’appuis pour parfois nos États et nos Communautés ont déjà commencé à mener des actions. Nous recherchons désormais juste une convergence et un appui financier», explique Michel Niama.

Car, pour le commissaire de la Cemac en charge du Marché commun « nous sommes arrivés à un aboutissement grâce aux négociations en internes faites par le Pairiac. Nous sommes parvenus à cibler et bien orienter les différentes interventions qui nous sont importantes et qui viennent compléter un certain nombre d’actions que nous menons en notre propre sein ». Et le responsable communautaire de conclure que « c’est en cela que les discussions ont été compensées conjointement entre la Cemac-CEEAC-UE pour finalement aboutir à ce Pairiac ».

Marché commun
Avec 2,8% d’échanges infrarégionaux, l’Afrique centrale est largement en deçà de la moyenne continentale de 9%. Elle dispose tout de même d’un potentiel important capable d’améliorer ce score. Pour atteindre cet objectif, les États de la sous-région et leurs partenaires ont convenu de procéder à l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange CEEAC-Cemac ; de rendre la circulation des biens et des personnes plus efficaces et les couloirs plus efficaces ; et d’intégrer les acteurs économiques dans les chaînes de valeurs régionales compétitives. «Le niveau des réserves de change de la sous-région était au plus bas niveau, soit à moins de 3 mois d’importations. Et nous nous sommes retrouvés avec les partenaires notamment le FMI, la Banque mondiale et la coopération française.

Il apparaît ainsi qu’« il y a une véritable urgence d’améliorer la circulation des marchandises et des personnes dans la région. Et j’espère que ce programme va vraiment nous appuyer dans cette direction. C’est simplement une des composantes de plusieurs autres programmes que nous allons mettre en œuvre dans les prochaines années. Nous sommes déjà en train d’adopter un programme pour 2023 pour l’accès au marché», a confirmé pour sa part, Filippo Amato, chef de section à la délégation de l’Union européenne au Cameroun (DUE).

L’opérationnalisation d’une zone de libre-échange et d’une union douanière de la CEEAC-Cemac, et dans un cadre plus large, la mise en œuvre de la Zlecaf, sont en effet des facteurs essentiels pour la concrétisation des opportunités et du potentiel de développement inclusif et durable de la sous-région Afrique centrale. « Le contexte récent marqué par des crises multiples a par ailleurs accentué les risques inhérents à l’imprévisibilité de la chaîne d’approvisionnement des ménages et des acteurs économiques, ainsi que l’urgence d’une gestion efficace des corridors de commerce de la région pour améliorer la libre circulation des biens et des personnes», ont relevé les participants à la réunion du 3 février dernier à Douala.

Les capacités régionales de gestion de ce processus doivent être renforcées pour faire face aux différentes questions techniques suscitées. Les économies des pays d’Afrique centrale sont fortement dépendantes des exportations de produits peu bruts et diversifiées. Ce qui rend la sous-région fortement vulnérable aux chocs extérieurs. Malgré un potentiel productif important et varié dans différentes filières jugées pourtant prioritaires. « La compétitivité constitue un enjeu majeur pour que les acteurs économiques de la région puissent tirer pleinement profit des accords commerciaux tels que l’APE avec l’Union européenne et la Zlecaf », mentionne le communiqué final.

Diane Kenfack

 

Intégration sous-régionale

24 milliards FCFA pour les projets du Pairiac

Le Programme d’appui à l’intégration régionale et à l’investissement en Afrique centrale (Pairiac) entend donner un nouveau visage à la sous-région. Un visage axé sur le développement, comme défini par la réunion de son premier Comité de pilotage tenu le 3 février 2023 à Douala. Le projet, explique-t-on, vise à renforcer l’intégration régionale dans la perspective de promouvoir et d’accélérer la croissance et l’emploi durable. Pour ce faire, une convention de financement de près de 24 milliards de FCFA vient d’être signée entre l’Union européenne (UE), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la communauté économique et monétaire de l « Afrique centrale (Cemac), dans le cadre du 11e Fonds européen d’investissement (Fed).

Le Comité de pilotage du Pairac est donc passé en revue les acquis depuis le lancement de la plateforme. Il a surtout jeté les balises de 2023 pour que l’intégration et l’investissement connaissent des avancées significatives dans les 11 pays de la CEEAC. Il s’agit aussi de « promouvoir un environnement de paix, favoriser l’économie, développer des actes qui impactent la vie de nos citoyens ». Il faut donc des interventions conjointes. C’est un nouveau jour, il était dans les starkings blocks. Nous sommes emmenés à nous comprendre, ce ne sont pas des investissements passagers, la coopération entre les États doit se poursuivre au fil des années », a expliqué Michel Niama, commissaire de la Cemac en charge du marché commun.

Les éléments de la plateforme portent sur l’appui à l’intégration régionale, la transhumance pastorale et l’investissement. Le Pairiac a déjà une bonne banque de projets qui devront être priorisés. Parmi ceux-ci, la sécurité alimentaire. Pour cette année, le Copil du Pairiac envisage une stratégie des axes d’intervention pluriannuelle et un an de travail annuel détaillé pour la première année (février 2023 à janvier 2024). Par ailleurs, le Copil a approuvé les stratégies d’approche présentées par Egis et recommande en urgence une réunion tripartite CEEAC, Cemac et Egis à Libreville dans les quinze prochains jours, en vue de préciser les actions à mener au cours de la première année de mise en œuvre et de conformité avec la proposition de financement. Lire le zoom.

Diane Kenfack

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