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Bamenda : Un général séparatiste tué

Le corps sans vie de «Mad Dog» a été retrouvé dans une rue de la capitale régionale du Nord-Ouest.

Le 6 septembre 2020, les autorités sécuritaires de la ville Bamenda ont confirmé la mort Fonteh Lucas alias «Général Mad Dog». Séparatiste réputé pour sa cruauté au quartier Ntamulung, sa dépouille a été retrouvée au lieu-dit City Chemist Round About. A en croire des sources policières locales, de son vivant, l’homme a purgé une peine d’emprisonnement entre 2005 et 2010 à la maison d’arrêt de Bafoussam. Toujours de sources policières, le disparu serait impliqué dans l’assassinat de l’inspecteur de police de premier grade Joseph Bikoï Nlend Ndaji à Small Makon le 1er septembre dernier d’une part, et dans le braquage d’un établissement de microfinance, il y a environ deux semaines, à Sonac Street (Bamenda) d’autre part. En plus de ces «faits d’armes», la main du «Général Mad Dog» aurait été aperçue dans l’enlèvement et le rançonnement de la famille Fosso dont les membres avaient été enlevés par des inconnus. Le 7 septembre 2020, au journal de 20 heures de la CRTV radio, les forces de défense et de sécurité confirment avoir neutralisé l’infortuné dans la nuit du samedi 5 septembre 2020.

Motos interdites
C’est une décision conjointement approuvée par Simon Émile Mooh (préfet de la Mezam) et Paul Achobong Tambeng (maire de Bamenda). Selon un communiqué que les deux personnalités ont signé le 4 septembre dernier, la circulation des motos (sans distinction) est formellement interdite dans le périmètre urbain. Cette décision à durée indéterminée prend effet à partir de ce lundi 7 septembre. Dès cette date, l’accès des engins à deux roues à certaines zones de la ville sera fortement réprimé. Ainsi dans l’arrondissement de Bamenda 1er, les mototaxis ne doivent pas franchir le marché de Mile 1 pour le quartier administratif à Up Station. A Bamenda 2e, ils doivent s’arrêter respectivement à Azire New Church, Ntaturu, Nitob park, Old Council Junction, Rendez-vous en allant vers l’avenue commerciale et même vers le camp des sapeurs-pompiers. Dans l’arrondissement de Bamenda 3e, les conducteurs de mototaxis doivent limiter leur parcours à Mile 4 Nkwen, éviter d’emprunter Foncha Street, Ntasen, etc.

Contexte
La mesure intervient à la suite de l’assassinat de l’inspecteur de police de premier grade Joseph Bikoï Nlend Ndaji à Small Makon le 1er septembre dernier. Ce drame a favorisé la tenue d’une réunion entre les autorités administratives et le syndicat des mototaxis. Au cours du conclave, il a été constaté que la plupart des enlèvements, des assassinats et autres vols se font généralement à bord des motos. Pour le maire Paul Achobong Tambeng, «les mototaxis ont apporté du chaos dans cette ville. Des gens sont kidnappés et transportés sur des mototaxis. Certains sont tués par des mototaximen. Nous ne pouvons pas permettre à un secteur de moins de dix milles personnes à créer du désarroi à plus de cinq cent mille âmes qui vivent à Bamenda».

Interpellé sur les conséquences de cette restriction notamment la question du chômage que va engendrer cette décision (étant donné que ce secteur brasse près de dix mille emplois), le maire rétorque qu’«avant l’arrivée des motos, il y avait d’autres activités» comme pour traduire qu’ils peuvent se reconvertir à d’autres secteurs d’activité. «Ils peuvent même conduire les taxis», tranche Paul Achobong Tambeng. Et d’ajouter «la sécurité est au-dessus de tout confort recherché par la population».
Une argutie qui ne contente pas quelques-uns. Se passant pour un des leaders séparatistes, un certain Daniel Capo s’oppose. Depuis la Chine où il résiderait, celui qui se fait appeler adjoint en chef de la milice séparatiste Ambazonia Defense Forces (ADF) a balancé une vidéo sur la toile. Son message : «Pas de mouvement mototaxis dans la ville Bamenda, pas de circulation de taxis et autres véhicules». Daniel Capo enjoint aux combattants de l’ADF en faction sur le terrain «de veiller à ce qu’aucune voiture, même pas un taxi ne circule».

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