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Agenda 2063 de l’UA et accélération de la Zlecaf : 91 nouveaux «soldats» commis à la tâche

Ces titulaires de masters et PhD ont reçu leur ordre de mission le 24 février dernier au siège de l’Université panafricaine à Soa. Le ministre de l’Enseignement supérieur était accompagné dans cet exercice par la Commission de l’Union africaine.

Photo de famille à l’issue de la cérémonie de remise des diplômes.

Une nouvelle page s’est ouverte le 24 février dernier pour l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce jour-là en effet, de 91 nouveaux produits frais émoulus de l’Université panafricaine (PAU, Pan African University) sont entrés dans le marché de l’emploi. Ils sont d’une part 23 titulaires de masters en interprétariat et traduction formés à l’Université de Buea (UB), et d’autre part 44 titulaires de masters (8ème promotion) et 24 détenteurs de PhD (5ème promotion). La formation de ces derniers en gouvernance et intégration régionale s’est respectivement déroulée pendant deux et trois ans à l’Institut de Gouvernance, des sciences sociales et humaines de la PAU (PAUGHSS), hébergé à l’Université de Yaoundé II, Soa (UYII).
Ce sont en somme des diplômés «compétents et compétitifs». À en croire le Pr Jacques Fame Ndongo, qui se satisfait d’un cursus permettant «aux lauréats de se mettre résolument au service du rayonnement de notre continent tout en étant des citoyens du monde». Le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup) présidait la cérémonie de remise solennelle des diplômes aux côtés du commissaire de l’UA en charge de l’Éducation, Science, Technologie et Innovation. Le Pr Mohamed Belhocine était également entouré du Pr Adolphe Minkoa She, recteur de l’UYII, du Pr Ngomo Horace Manga, vice-chancellor de l’UB et du Pr Elizabeth Sarange Bosire Abenga, directrice de PAUGHSS.

Ambassadeurs et accélérateurs
Les lauréats du jour sont issus de 41 nations africaines. Le Cameroun détient le plus gros effectif des élus, avec un total de 15 diplômés (8 hommes et 7 femmes). Entre autres obligations, les frais émoulus sont appelés à «être les dignes ambassadeurs de l’Université panafricaine», martèle le Minesup. L’un des meilleurs moyens d’y parvenir est d’assumer pleinement leur rôle d’accélérateur de la croissance économique et du développement de l’Afrique. Ils sont outillés pour ce travail et ils ont tous le profil de l’emploi. Les représentants des lauréats et les autorités académiques ont tour à tour pris la parole pour en témoigner.
«Nous sommes confiants de les avoir suffisamment bien préparés. Non seulement dans leurs spécialités respectives, mais également en termes de valeurs et de compétences au-delà de leurs disciplines». Et le Pr Elizabeth Sarange Bosire Abenga d’ajouter qu’«ils peuvent donc être inventifs. Puisqu’ils sont désormais capables de proposer des idées véritablement innovantes pouvant résoudre les problèmes et défis auxquels nos communautés sont confrontées». Cela implique pour la directrice de l’Institut de gouvernance qu’ils peuvent «créer des entreprises et des emplois».
Ajoutant justement sa voix aux pistes à explorer pour ces nouveaux ambassadeurs appelés à «renvoyer l’ascenseur à l’Afrique», le Pr Mohamed Belhocine leur fait aussi une série de recommandations. «Il ne faut pas chercher plus loin que dans les réseaux continentaux que vous avez établis pendant votre programme ici. Vous disposez d’une rampe de lancement exceptionnelle pour les cabinets de conseils continentaux et régionaux, des organisations que les autres universités n’ont pas», peut-on retenir. Un autre élément de la formation à mettre en exergue est la contribution de plusieurs partenaires au développement. La Banque africaine de développement (BAD), l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et la GIZ ont été mentionnées dans ce chapitre et dûment remerciées.

 

Théodore Ayissi Ayissi

 

Ils ont dit

 

«La transformation harmonieuse du continent est possible grâce à une éducation de qualité»

Pr Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre camerounais de l’Enseignement supérieur.

L’Université panafricaine est une initiative heureuse des chefs d’État et de gouvernement que je remercie pour leur très haute et constante sollicitude à l’endroit de l’intelligentsia africaine. Il s’agit-là d’une première galaxie universitaire continentale dont la mission est de fournir un enseignement de 3ème cycle de qualité. Les chefs d’État et de gouvernement de l’UA ont la conviction que c’est grâce à une éducation de qualité que la transformation harmonieuse et durable du monde en général et du continent africain en particulier est possible.

«Je salue l’excellente coopération entre l’État du Cameroun et les institutions panafricaines»
Pr Adolphe Minkoa She, recteur de l’UYII

Depuis sa création en 2012, cet Institut panafricain et notre institution, l’Université de Yaoundé II, Soa, entretiennent d’excellents rapports de collaboration. Je saisis d’ailleurs cette occasion pour saluer l’excellente coopération entre l’État du Cameroun et les institutions panafricaines. Notre pays participe activement tant au niveau sous-régional que continental aux dynamiques de promotion et de consolidation de l’unité africaine.

«Nous voulons avoir un impact sur le continent»
Didier Mugisho Yalire, titulaire d’un master en gouvernance et intégration régionale (RDC)

Nous voulons avoir un impact sur le continent africain et si cela peut commencer par nos pays, ce serait une bonne chose. Mes travaux portaient sur la multi-appartenance de mon pays, la RDC, à plusieurs Communautés économiques régionales, soit quatre au moins sur huit reconnues par l’UA. Je me suis rendu compte que le pays perd beaucoup et cela retarde le processus d’intégration régionale et continentale. J’ai élaboré quelques recommandations, notamment sur la Zlecaf. Ce qui est de nature à concrétiser une vision plus africaine et à favoriser l’élimination de certaines CERs qui n’ont plus de sens.

 

Propos recueillis par
Théodore Ayissi Ayissi

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