INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Afrique centrale : Ribambelle de niches d’investissements

La nouvelle vision d’industrialisation portée par la Commission de la Cemac ouvre le champ à une foule d’investissements dans le secteur fluvial et maritime, ainsi que dans les forêts.

La task-force de la Cemac à PROMOTE 2024

Les débats publics tenus au stand de la Cemac, les 20, 21 et 23 février, ont abouti à une convergence d’idées sur la nécessité de diversifier les économies des Etats-membres. Cette ambition est orientée vers le développement des chaines de valeur en se focalisant vers celle ayant un fort potentiel d’intégration, d’exportation et d’expansion. Il est précisément question d’«amener les pays exportateurs de produits de base vers l’exportation de produits manufacturés simples, puis vers l’exportation des produits manufacturés et services de pointe, pour enfin aboutir à l’exportation de services innovants», explique Gregory Lionel Beyina, directeur du développement industriel, des mines et du tourisme à la Commission de la Cemac. L’option prise par le plan d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique centrale ouvre la voie à d’autres niches d’investissements dans les secteurs de l’élevage, la pêche et l’aquaculture. Il en est de même de la filière bois-forêt. Ce dernier secteur appelle un changement de cap devant aboutir à la fin des exportations des matières premières à l’état brut. «Nous avons des matières premières de qualité. Nous sommes premiers au niveau mondial en matière de disponibilité des bois tropicaux et ces bois sont très demandés. Donc en termes d’opportunité, nous avons des forêts sous exploitées en termes de surfaces et volumes. Le marché local et mondial est toujours en croissance ce qui multiplie les opportunités. Il faut valoriser les bois tropicaux», martèle le Dr Gregory Lionel Beyina.

Sensibilisation
Fort de la trajectoire amorcée en direction du renforcement du tissu industriel, la Commission de la Cemac sensibilise les entrepreneurs sur les opportunités dont regorgent les filières pêche et élevage. À savoir: la production d’aliments; le développement des parcelles fourragères; la production des reproducteurs; la fourniture en semences améliorées; les services de vaccination et soins vétérinaires; l’abattage du bétail; la valorisation des déchets; la mise au point des systèmes de connexion de l’offre et de la demande; la pisciculture en étang, hors sol et engraissement; la pisciculture à l’étiage; la transformation des déchets de poisson pour la composition des aliments de bétail; la chaine de collecte, conservation et approvisionnements des produits. Cette liste est exhaustive. Car de l’avis du Dr Germain Edou Edou, expert économiste au Cebevirha (la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques) le secteur présente des centaines de métiers directs à forts débouchés.

Le potentiel de ces domaines reste sous-exploité, martèlent les deux experts. Les infrastructures et équipements en usage restent vétustes. Et les statistiques pour illustrer la résultante sont fort évocateurs: «La production représente 1,2 millions de tonnes, les importations de viandes représentent 340 000 tonnes. Pour le poisson, on a des volumes de capture autour de 530 000 tonnes. La production aquacole est chiffrée à 11 tonnes à peu près. Les exportations de viande se chiffrent à 17 000 tonnes. Celles du poisson sont de 283 000 tonnes, sachant que le secteur local de la pêche est dominé par les Européens et les Asiatiques.

Louise Nsana

 

Transformation structurelle des économies

La Cemac peut mieux faire

A l’issue des échanges interactifs avec le secteur privé, les parties ont convenu d’une dizaine de points à améliorer pour parvenir au développement escompté.

 

Le nouveau gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale poursuit son opération de charme auprès des hommes d’affaires de la zone. Notamment en vue de parvenir à une réforme structurelle consensuelle de l’économie. Secteur privé représentants d’institutions internationales et des institutions spécialisées de la Cemac, étudiants et représentants des Etats-membres ont été conviés à la table des débats y afférents les 20, 21 et 23 février, dans le cadre de PROMOTE 2024. Il en ressort une vingtaine de recommandations à mettre en œuvre pour compléter les réformes engagées par la Cemac. Il s’agit tout d’abord pour le secteur privé d’opérationnaliser la stratégie communautaire d’import-substitution des produits du cru de la Cemac; d’améliorer le climat des affaires; de réviser la règlementation des changes en supprimant la limitation du montant des devises lorsque les entreprises procèdent aux exportations; de sensibiliser les différents acteurs sur les droits de propriété intellectuels ayant trait à la transformation des produits: manioc, riz, blé, maïs, viande bovine, poisson.

Pistes
Les parties demandent par ailleurs la mise en place d’un programme spécifique régional visant l’appui à l’entrepreneuriat féminin et des jeunes; l’amélioration des infrastructures et des ressources humaines en matière d’inspection phystosanitaire; la création d’un programme régional visant à renforcer les capacités des PME; la suppression des pièces de monnaie de 1 FCFA qui ne sont pas acceptées par les opérateurs; la mise en place d’un plan régional visant à encourager le génie-créateur des citoyens sous régionaux.

Les autres demandes concernent entre autres les formations sur les textes règlementaires de la Cemac en matière de libre-circulation; les sensibilisations et actes de vulgarisation des règles communautaire de la concurrence en vue de renforcer la culture de la concurrence dans les Etats-membres; le soutien aux PME-PMI afin qu’elles soient plus compétitives sur les marché sous régional, continental et international; l’application de la mesure d’interdiction d’exportation du bois tropical sous forme de grumes.

Louise Nsana

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