À Yaoundé : les marchés toujours en «cher et en hausse»
Dans les principales places commerciales de la ville, l’inflation persiste sur les produits de grande consommation.
«Il n’est plus possible de s’offrir trois repas par jour comme à l’époque», s’indigne Sylviane Kamga, ménagère et mère de six enfants. «Il y a deux semaines, la boite de haricots coutait 250 FCFA. Ce jour, son prix oscille entre 300 FCFA et 350 FCFA en fonction de l’endroit d’achat. Le seau de haricot de 5 litres coutait 3800 FCFA. À l’heure actuelle, il est passé à 4500 FCFA au marché Mvog-Atangana-Mballa (Yaoundé IV)», poursuit-elle. Par leurs formulations, ces propos donnent à voir des ménagères désabusées, en même temps qu’ils laissent en suspens la lutte contre la vie chère lancée par les pouvoirs publics.
Dans quelques marchés de Yaoundé, ce qui apparaît assez clairement, c’est la tendance haussière des produits de grande consommation. Pour s’en convaincre, cap sur Efoulan (Yaoundé III). Ici, Anne, vendeuse de «BHB» (beignets – haricot – bouillie) fait savoir à ses clients que «tout est cher». Contrainte de vendre selon les fluctuations des prix sur le marché, la commerçante sert une petite louche de haricot à 100 FCFA. Pour ce qui concerne l’huile de palme non raffinée, Anne étale les prix et leurs fulgurances: «1000 FCFA, la bonne qualité; 900 FCFA l’huile de mauvaise qualité».
Sur les étals de poissons et de viande de bœuf, acheter un kilogramme est «une combinaison de luxe et de sacrifice», selon Diane N. «Le kilo de maquereau coûte 1800 FCFA voire 2000 FCFA. Et c’est à peine deux ou trois poissons que l’on met sur la balance», dit-elle. À écouter une autre ménagère, acheter du poisson est un acte dont les points-clés convoquent petits et grands calculs, en plus des débats houleux avec les commerçants. «Les prix sont élevés et ceci est fonction du type de maquereau, le kilogramme est à 1800 FCFA; le kilogramme de viande coûte 2500 FCFA avec os, et sans os c’est 2800 FCFA. Avec quoi va-t-on acheter de l’huile et des condiments pour assaisonner? Il faut par la suite le complément. Le kilogramme de riz s’obtient dans la fourchette 500 et 600 FCFA le riz brisure», lâche-t-elle.
Olivier Mbessité