Coopération économique : le Port de Kribi et le Gicam se donnent la main
Les deux entités sont désormais liées par une convention de coopération perçue comme la cerise sur le gâteau du premier anniversaire de l’exploitation de l’infrastructure portuaire.

Le 02 avril à Kribi, le directeur général du Port autonome de Kribi (Pak) donne la raison de la rencontre entre l’entité qu’il dirige et les Gicam, le principal mouvement patronal du Cameroun : « […] il s’agit – pour les deux parties que nous sommes – de procéder à la signature d’une convention de coopération qui établit à la fois une relation et une stratégie de travail sur une longue durée. Ensuite, il est question de vous présenter – et surtout de vous faire vivre de près – à vous-mêmes ainsi qu’à la délégation qui vous accompagne, le visage réel de ce port, les principaux acteurs et parties prenantes de la place portuaire de Kribi ; à savoir, les concessionnaires et autres ».
Patrice Melom a poursuivi en expliquant que « la troisième chose étant de vous mettre à disposition l’information sur les atouts, le modèle économique, et les plans de développements envisagés aussi bien en faveur du Port qu’au bénéfice de tous les acteurs qui gravitent autour de cette grande infrastructure ».
Le discours a été prononcé à la faveur de la visite de découverte de l’offre logistique et industrielle dudit port qu’effectuait une délégation du Gicam conduite par son président, Célestin Tawamba. Une visite qui, tiendront à le préciser les deux patrons « fait suite à la tenue, le 07 mars dernier à Douala, de la première journée d’information, de sensibilisation et d’intéressement des membres du Gicam et autres acteurs économiques nationaux et internationaux aux atouts et opportunités de l’offre d’attractivité logistique et industrielle du Port de Kribi ».
Une précision qui permet de se rendre compte que contrairement à l’étape de la capitale économique qui a vu le Pak être présenté par ses différents responsables à l’aide d’une kyrielle de supports, celle de la cité balnéaire faisait la part belle à une descente sur le terrain. En effet, après une brève partie protocolaire à l’immeuble siège du port pour satisfaire au premier point de l’ordre du jour, le cap a aussitôt été mis sur le site portuaire de Mboro pour remplir les deux autres points.
Un tour du propriétaire qui donnera l’occasion au top management du Pak et à celui des principaux acteurs et parties prenantes de la place portuaire en question aux premiers rangs desquels figurent KCT (Kribi Container Terminal) et KPMO (Kribi Port Multiple Operators), de montrer aux hôtes du jour la réalité du terrain. Réalité qui éclatera aux yeux de Célestin Tawamba et des membres de sa délégation avec l’occupation des terminaux à conteneurs et polyvalent par d’imposants navires. Bateaux qui naturellement permettaient une abondante activité sur les quais d’où l’on pouvait voir les travaux préliminaires de la deuxième phase qui aboutiront entre autres à l’extension du linéaire de quai avec 700 mètres additionnels, le prolongement de la digue de protection de 675 mètres et la construction sur la digue d’un terminal aluminier et d’un terminal à hydrocarbures.
Le Pak à l’heure des premiers bilans.
Les travaux réalisés sur la partie terre où près de 20 000 ha de terrains bruts sont projetés à l’horizon 2040 pour les zones d’activités commerciales, logistiques et industrielles n’étaient pas en reste. La preuve, les visiteurs ont pu toucher du doigt l’important chantier de mise en place d’un réseau d’infrastructures engagé par le Pak pour rendre fonctionnelles lesdites zones. Le premier volet de ce chantier a déjà permis de viabiliser 55 hectares dont 6 consacrés à l’usine de transformation des fèves de cacao, 3 au stockage de la biomasse et 46 aux entreprises prioritaires pour le démarrage des activités portuaires.
Le deuxième volet permettra d’aménager d’ici à 2022 une zone d’environ 500 ha de terrains bruts. Des chiffres qui comme ceux engrangés par le PAK depuis le 02 mars 2018, date de sa mise en exploitation commerciale, témoignent non seulement des grandes ambitions que nourrit encore sont top management mais également des grandes opportunités qu’il offre aux opérateurs économiques en général et à ceux du Gicam en particulier.
A ce propos, Patrice Melom ne se fera pas prier pour faire un premier bilan avant d’annoncer quelques perspectives heureuses en ces termes. Ainsi, après une première année d’exploitation largement considérée comme un succès, avec quelques 264 escales de navires, 137 000 conteneurs manutentionnés, 50 000 mètres-cubes de bois exportés et une majorité d’opérations réalisées dans le transbordement. C’est dire si les automatismes et la crédibilité recherchés ont rapidement été atteints, à la satisfaction d’un nombre de plus en plus grand d’acteurs portuaires et de clients.
Damien Tonye