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Planning familial : Le Fnuap appelle le Cameroun à un effort fiscal

L’institution onusienne estime que c’est le passage obligé pour que le pays atteigne les objectifs escomptés dans ses stratégies de contrôle des naissances.

Mabingue Ngom, le directeur régional Afrique de l’Ouest et du Centre du Fnuap

Par sensibilité personnelle ou par prudence diplomatique, Mabingue Ngom semble s’être donné comme impératif absolu d’éviter une évaluation plus appuyée de la situation de la santé maternelle et infantile au Cameroun. Durant son séjour dans le pays, le directeur régional Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) a eu une phrase : « La courbe affiche, en tout cas, une pente assez intéressante, mais il faut des investissements d’envergure ; il faut un effort fiscal », dit-il ce 27 mars 2019, au cours d’un point de presse à Yaoundé.

Approches
Durant le bref échange qu’il a eu avec la presse camerounaise, le Sénégalais s’est servi d’exemples tirés de quelques localités de l’Extrême-nord du pays. «Dans cette zone, dit-il, la course de vitesse entre les courbes de croissance démographique et de croissance économique est loin d’être gagnée». Aussi suggère-t-il une double approche en matière de contrôle des naissances. La première consiste à baisser certaines charges fiscales auxquelles sont assujetties les formations sanitaires. La seconde pourrait envisager de prélever un peu plus sur les revenus des sociétés en vue de financer le volet santé, notamment la santé maternelle et infantile.

«Cela doit se faire sous forme incitative, sans altérer les libertés individuelles et sans implantation d’un quelconque carcan sanitaire. La première réponse passe par l’éducation à la santé de la population. Puis nous devons trouver des solutions pour responsabiliser les patients qui sont à la charge de la collectivité. On pourrait faire signer un pacte civique de santé», éclaire Mabingue Ngom.

Visées
Pour lui, procéder ainsi vise principalement à faciliter l’accès de la femme aux contraceptifs. En même temps, cela évite l’exclusion sociale. Dans le fond, ajoute le patron du FNUAP Afrique de l’Ouest et du Centre, le tout est de garantir l’accessibilité physique et l’accessibilité financière aux soins. En effet, pense-t-il, «une offre de services de soins doit être disponible à une distance raisonnable pour les personnes qui en ont besoin ; elle doit également donner à des personnes la capacité de payer les services sans difficulté financière».

 

Jean-René Meva’a Amougou

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