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Développement de l’Afrique : La stratégie de la Bad pour augmenter le financement

L’institution financière panafricaine veut accroitre son capital de 11 milliards de dollars américains. La banque vient de boucler un cycle de consultations régionales, visant à présenter aux États africains le mode opératoire.

Le pont entre la Gambie et le Sénégal illustre le besoin d’optimisation des ressources de la Bad pour intégrer l’Afrique

La Banque africaine de développement (Bad) veut augmenter les ressources destinées à la réalisation de son programme des High 5 en Afrique. Il s’agit d’accroitre les ressources de la Banque pour financer les opérations en faveur du développement en Afrique. La Bad voudrait profiter de sa note « AAA » pour accompagner la réalisation de ses aspirations et les objectifs de l’agenda 2063. Cette augmentation du capital de la Banque concerne uniquement les États à savoir les pays membres régionaux (54) et non régionaux (27). On l’a appris à l’issue des concertations régionales organisées toute la semaine dernière au siège de l’institution africaine à Abidjan en Côte d’Ivoire.

En discussion avec ces actionnaires depuis la 53e assemblée annuelle de Busan (Corée) en mai 2018, la Bad souhaite porter son capital de 100 à 111 milliards de dollars US. Ladite augmentation pourrait être effective cette année lors de la 54e assemblée annuelle prévue à Malabo en Guinée Équatoriale. Le ministre équato-guinéen de l’Économie et des Finances, Lucas Abaga Nchama, assume, pour cette année, la présidence du Conseil des gouverneurs.

Optimisation
Le capital de la Bad a quadruplé en près de 11 ans, passant de 32 milliards de dollars US en 2003 à 100 milliards en 2014. Avec cette augmentation générale du capital et le renforcement de la Bad sur les marchés de capitaux, le président de l’institution africaine de financement du développement prédit la réalisation d’une «Afrique différente». « Avec cette augmentation, 105 millions de personnes auront accès à l’électricité, 137 millions de personnes bénéficieront de l’accès aux technologies agricoles améliorées, 22 millions de personnes bénéficieront des retombées des investissements dans les projets du secteur privé, 15 millions de personnes auront accès à des services améliorés de transport et 110 millions de personnes auront accès à des services améliorés d’alimentation en eau et d’assainissement », asserte Akinwumi Adesina.

Émissions thématiques
L’optimisation des capacités de financements de la Bad s’accompagne d’une stratégie d’émission des obligations thématiques. La Bad va s’appuyer sur ses priorités opérationnelles et libeller ses obligations selon celles-ci. À ce jour, elle prépare une obligation «Intégrer l’Afrique», plus de quarante obligations « Améliorer la qualité de la vie des Africains », ainsi que deux obligations «Éclairer l’Afrique». À travers un don «Asie-Pacifique» octroyé par l’initiative « MTN-I » en 2018, l’obligation « Nourrir l’Afrique » est celle qui rapporte déjà des résultats.

Pour l’année 2019, le Conseil d’administration de l’institution financière africaine a approuvé, le 27 décembre dernier, son programme d’emprunt. C’est au total quelque 7,24 milliards de dollars américains, que l’institution panafricaine compte mobiliser sur les marchés financiers. La notation, l’augmentation générale du capital et les obligations thématiques devront être mises à contribution pour la réalisation de cet objectif.

Zacharie Roger Mbarga

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