Cameroun : le gouvernement confesse l’inefficacité du DSCE et annonce un nouveau document

Le ministre délégué en charge de l’Economie, a annoncé un nouvel instrument de planification  le 23 janvier  2019 à Yaoundé.

Le ministre Paul Tasong.

Chiffres à l’appui, le membre du gouvernement a finalement percé l’abcès. Pour lui, le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE)  a montré son inefficacité. « Le tout premier indicateur portait sur une croissance économique soutenue pendant les 10 ans. Le souhait était d’atteindre une croissance moyenne de 5,5% sur la période de planification. A ce jour, nous n’avons pas atteint de manière totalement satisfaisante ce taux de croissance. Le taux de croissance moyen de nos jours est de 4,5% », évalue Paul Tasong.

D’autres indicateurs passés au crible obligent le ministre délégué à reconnaître l’échec du DSCE en matière de lutte contre la pauvreté au Cameroun. Seulement une réduction de 3%, très loin des 10% attendus. Une contre-performance que le ministre délégué impute à deux facteurs : la chute du cours du pétrole et la crise sécuritaire dans le Nord-ouest, le Sud-ouest, à l’Est et dans l’Extrême-Nord.

« Le DSCE arrive à son terme le 31 décembre 2019. Dès le 1er janvier 2020, nous devons disposer d’un nouvel instrument de planification », a déclaré Paul Tasong. Le nouveau document  devra servir de boussole dans l’élaboration des politiques publiques de 2020 à 2027.

Il y a quelques mois, des voix issues de certains cénacles économiques rendaient compte de ce que  le DSCE repose sur la  théorie de la « grande poussée ». Il était alors considéré comme un document chargé d’implémenter le développement dans tous les secteurs (primaire, secondaire, tertiaire) au même moment, à la même cadence. Trois grands problèmes étaient de ce fait décriés : celui de la coordination, (avec la duplication de certains programmes entre les ministères) ; le problème de financement (puisqu’il faut beaucoup d’argent pour tout faire en même temps) et le problème de visibilité.

Jean-René Meva’a Amougou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *