Défis et enjeux : au-delà de la confiance
Officiellement installés dans leurs fonctions respectives, les membres du gouvernement de la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale) devront faire face aux chocs exogènes et endogènes qui subissent les États de la sous-région.
«Je déclare officiellement installé le gouvernement de la Banque centrale et ce faisant lui attribuer tous les pouvoirs !» Il a suffi que Mays Mouissi, président du Comité de l’Umac (Union monétaire de l’Afrique centrale) prononce ces mots pour arracher des salves d’applaudissement à l’assistance lors de la prise de fonction officielle du nouveau gouvernement de la Banque de la zone Cemac. C’était le 1 er mars dernier au Palais des Congrès de Yaoundé. L’événement qui présidait le ministre gabonais des Finances au côté duquel se découvrit Louis Paul Motaze du Cameroun et d’autres dont autorités celles des institutions communautaires de la sous-région a drainé du beau monde.
En sa qualité d’autorité monétaire du Cameroun, siège de la Beac, Louis Paul Motaze n’a pris la parole que pour souhaiter la bienvenue aux invités et aux nouveaux locataires du siège de la Banque centrale. Il en a d’ailleurs profité pour rappeler le contexte de l’événement. «La cérémonie de ce jour fait suite aux décisions prises par les autorités de la Cemac, relativement à la nomination des membres du gouvernement de la Beac», at-il indiqué. En plus des félicitations qu’il leur adresse solennellement, le Minfi promet de toujours prêter une oreille attentive aux membres du gouvernement.
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Jeux et défis
À sa suite, le dirigeant de l’Umac dépeint les enjeux et défis auxquels doit faire face la nouvelle équipe. «En dépit des avancées significatives réalisées, de nombreux défis restent à relever pour satisfaire des attentes multiformes. Comme vous le savez, la guerre en Ukraine, le conflit au Moyen-Orient, les problèmes sécuritaires dans certains pays de la sous-région et les effets du changement climatique ont des répercussions profondes sur les économies de la Cemac. L’impact de ces crises multiples se traduit notamment par la persistance des tensions inflationnistes qui fragilisent le pouvoir d’achat des populations… Dans cet environnement où nos pays sont exposés à des chocs extérieurs, il est essentiel de s’inscrire dans la continuité des actions entreprises en vue de consolider notre union monétaire et promouvoir un système monétaire solide, simple et propice à un développement durable et inclusif. Ainsi, les politiques et les réformes culturelles entreprises avec le soutien de nos partenaires techniques et financiers méritent d’être poursuivies de sorte à renforcer la résilience de la Cemac pour converger vers une prospérité partagée, adoptant le rayonnement économique et social à d’autres instances. communautaires» détaille le ministre Gabonais.
Confiance
En ce sens, Mays Mouissi sait que l’équipe dirigeante de la Beac est parée à toute éventualité. Il ne manque pas du marteler haut et fort. «Chers membres du gouvernement, vous avez les qualités requises pour relever ces défis, eu égard à vos profils, à vos parcours respectifs et à vos expériences professionnelles riches et variées. Vos qualités vous ont valorisé la confiance des plus hautes autorités de la Cemac qui, lors de leur sommet ordinaire du 17 mars 2023 et du sommet extraordinaire du 9 février 2024, ont porté leur choix sur vous», se réjouit-il.
Toutefois, l’expertise ne suffit pas. C’est la raison pour laquelle, le patron du Comité de l’Umac a demandé aux membres du gouvernement de travailler en équipe. Par ailleurs, il les invite à «travailler sans relâche dans la cohésion, le strict respect des textes en vigueur, ainsi que des règles d’éthique et d’intégrité qui ont toujours caractérisé la banque centrale».
De son côté, le président du Comité de l’Umac va pleinement jouer sa partition. D’ailleurs, il leur a promis un soutien indéfectible.
Aux nouveaux responsables de la Beac, le ministre gabonais exige transparence et bonne gouvernance.
Joseph Julien Ondoua Owona