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Média : Jean René Meva’a Amougou, ballade entre la plume et le micro

Journaliste autodidacte, l’ancien Rédacteur en chef au Journal Intégration, endosse désormais une nouvelle casquette au sein de ce groupe médiatique.

 

Profession journaliste. Voilà une identité, un état d’esprit, une manière de vivre qui prend tout son sens lorsqu’on évoque le nom de Jean René Meva’a Amougou. D’années en années, l’autodidacte en quête de perfection a gravi les échelons. D’après une note administrative rendue publique vers la fin du mois d’octobre, le journaliste accède à une nouvelle fonction au sein du groupe de médias Intégration. Jean René Meva’a Amougou a effectivement été nommé au poste de directeur délégué, chef de chaîne de la radio Intégration. Pour lui, c’est un défi de plus. «Le sentiment qui m’anime est surtout celui d’un nouveau challenge, tant il est vrai que la radio ce n’est pas la presse écrite, même si, sur le fond, les deux sont des supports médiatiques. Je vois cette nomination comme le début d’un nouveau challenge qui fait appel à d’autres sollicitations ou à d’autres postures professionnelles. On ne cessera pas de travailler d’arrache-pied sur un certain plan, mais avoir une approche différente par rapport au nouveau média qui se présente», confie la plume journalistique.

Parcours
S’il a pu en arriver là, c’est grâce à son travail réalisé quotidiennement avec acharnement et méthode au fil des années. Son parcours atypique trahit l’amour passion qu’il a toujours éprouvé pour le métier qu’il a choisi et qu’il exerce d’une certaine façon, depuis son jeune âge. «Mon père était journaliste dans un grand média de ce pays. J’ai été encadré dans cet environnement-là, à ses côtés», se souvient le fils de Sévère Amougou. À ce jeu, le jeune Meva’a Amougou avait pris goût à s’exercer. «Il me dictait un papier qu’il allait lui-même relire à l’antenne. J’y prenais goût et il me disait par exemple, en tant qu’élève, voilà une série de journaux, essaie de me résumer les articles. Et quand venait le moment pour lui de faire la revue de presse à la radio, moi-même je choisissais mes articles», raconte-t-il. De ces autres sortes de jeux familiaux, l’homme au franc parlé a hérité de la rigueur et de l’amour du travail bien fait.

Après l’obtention de son baccalauréat, le jeune Ndanguenois est résolu à marcher sur les traces de son père. Pour ce faire, il choisit méticuleusement ses filières à l’université. Son périple commence à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Douala, où il étudie la sociologie de la communication. Par la suite, le jeune passionné de journalisme dépose ses valises à la Faculté de journalisme et de masses communications de l’université de Buea. Malheureusement, Jean René ne pourra pas achever son cursus tel que prévu pour des raisons de santé.

Qu’à cela ne tienne, le jeune visionnaire n’abandonne pas son rêve. Par la force des évènements, il se retrouve dans «la vie professionnelle un peu trop tôt». Armé de sa volonté et de sa passion pour le journalisme, il fait ses débuts à Dynamique FM alors située à Akwa aux côtés de Godlove Kamoa, René Kadji, Bob Ndedi. Comme salaire, le jeune Meva’a n’a que sa satisfaction. Passé cette entrée en matière, l’apprenti journaliste d’alors se retrouve à la FM105 où il a «véritablement acquis certains rudiments professionnels avec des gens comme Evelyne Owona Essomba, Valérie Dikoss Oumarou, Théophile Kougni, des gens qui me semblaient être nés sous le signe de la radio comme Samuel Nloé. Des gens qui n’hésitaient pas à s’ériger en professeur de journalisme quand ça n’allait pas», raconte-t-il.

Après «sept ans sans salaire» au service du média public camerounais, la satisfaction seule ne suffit plus. Face aux promesses de recrutements toujours pas concrétisées, la voix grave se sépare des micros de la radio nationale. Mais rien n’est perdu. «Je trouve donc intégration qui m’a tendu la main. J’écrivais dans le journal et mon premier article a fait la grande une, c’était un 7 février 2013», se souvient-il. Commence alors son ascension professionnelle. «Au fil des jours, je suis passé secrétaire de rédaction, puis rédacteur-en-chef pendant dix ans, avec tout ce que cela a comporté comme joies et peines» narre le journaliste.

Pendant ces années, «Sa majesté», comme l’appellent ses collègues a glané de l’expérience comme journaliste. Aujourd’hui, ceux qui ont été au contact de ce journaliste hors pair sont tentés de lui coller une toute nouvelle étiquette, celle d’un encadreur de haute facture. Ce n’est pas faux de le dire. Le rédacteur en chef a effectivement vu défiler plusieurs étudiants, aujourd’hui journalistes, dans les couloirs de la rédaction qu’il a tenue jusqu’ici. Certains dont quelques-uns de ses collègues, lui témoignent leur reconnaissance pour ses précieux conseils. Ils ne sont pas les seuls. Thierry Ndong Owona, le patron de ce groupe de médias a souvent dit «merci » à son «bosseur» de collaborateur. La nomination sonne d’ailleurs comme une réponse pour les bons et loyaux services rendus.

Challenge
Pourtant, le mastodonte de Radio Intégration compte une fois encore marquer cet autre média du groupe du sceau de sa rigueur et du travail bien fait. Malgré sa carrure et ses années de pratiques, le père de famille n’a rien perdu de son humilité habituelle. L’autodidacte se dit prêt à apprendre. Pour autant, le travailleur infatigable n’en a pas fini avec le support papier d’Intégration. «Je ne quitte pas totalement le journal papier», lance celui qui, au-delà de sa nouvelle fonction, continue d’animer des pages.

Bientôt âgé de cinquante ans, Jean René Meva’a Amougou est également chef de troisième degré du village Ndanguen II dans la Mefou-et-Afamba. Un autre titre qui ne l’empêche pas de satisfaire son large public à qui il promet le meilleur. «Nous sommes dans un environnement concurrentiel et en tant que tout premier chef de chaine d’une radio naissante, c’est l’occasion pour moi de laisser une empreinte pour marquer l’histoire de cette radio. C’est surtout à partir des pionniers qu’un média bâti son identité».

Joseph Julien Ondoua Owona

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