Cameroun : Comment éviter un coup d’Etat
Propositions de la section locale de la coalition « Tournons la Page » à la lumière des soubresauts sociopolitiques survenus dans certains pays africains.

«Rien dans le contexte actuel ne peut se mettre en équation et il est donc impossible de prédire ce qui peut survenir au Cameroun à court, moyen et long termes». Si elle n’est pas celle du chaos, l’impression de Jean-Marc Bikoko est celle d’une incertitude permanente. «Le pire serait de nier cette réalité», martèle le point focal de la Coalition Tournons la page (TLP) au Cameroun. En conférence de presse ce 15 septembre 2023 à Yaoundé, Jean-Marc Bikoko profite de la célébration de la Journée internationale de la démocratie pour brosser un état des lieux actuels de l’ambiance sociopolitique du Cameroun. D’après le syndicaliste, ce tableau est sombre : « économie à l’agonie du fait d’une absence de réflexion stratégique, corps social caporalisé, démoralisation profonde, poids excessif de l’exécutif, sous-investissement chronique…» Pour la section camerounaise de la Coalition Tournons la page, rien n’est sûr moins: tout peut se dégrader en violences diverses, virer à la fébrilité, se détériorer en activisme ou en coups d’État comme ailleurs. Et d’après TLP, «la seule issue de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois étapes. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes». «la seule question de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois phases. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes». «la seule question de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois phases. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes».
Explications
En s’attardant longuement sur le deuxième point, TLP-Cameroun explique : « la mise en place d’un gouvernement de transition d’une vingtaine de personnes essentiellement des technocrates issus des différents corps sociaux et désignés par leurs paires selon la configuration suivante : les représentants du gouvernement actuel, les représentants des organisations de la société civile, ceux des partis politiques, des confessions religieuses, de l’autorité traditionnelle, des syndicats, du secteur économique, tous nommés par le président de la République».
En matière d’élections libres et transparentes, le TLP-Cameroun suggère la mise en place d’un cadre capable de nourrir la transparence nécessaire à la participation citoyenne, de renforcer leurs capacités à sélectionner les meilleurs dirigeants qui exercent un pouvoir au sein du gouvernement. , mais aussi pour les sanctionner s’ils n’obtiennent pas les résultats attendus». Seulement, regrette Jean-Marc Bikoko, l’orateur principal, « il y a une arrogance inhérente au fait de supposer que les acteurs extérieurs auront la capacité d’identifier les points d’entrée appropriés et à structurer des réformes dans la bonne direction, tout en résolvant à la fois le problème technique et celui de l’adaptation aux contraintes politiques». En bordant le champ des possibles, en repérant quelques solutions permettant d’agir au plus près du cœur du problème,
Jean-René Meva’a Amougou
Affaire Glencore : le silence complice du Gouvernement
Se réclamant membres du Comité ITIE-Cameroun, plusieurs organisations spécialisées dans la lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur extractif et minier demandent toute la lumière sur le sujet.
«Il y a des faits et un contexte qui pèsent à plein». Voilà comment cinq organisations de la société civile (Coalition Publish What You Pay, Service national Justice et Paix, Conseil des églises protestantes, Association culturelle islamique, Transparency International-Cameroun) appréhendent l’affaire Glencore ce 12 septembre 2023 à Yaoundé. Selon Maître Njoh Manga Bell (président de Transparency International-Cameroon), le contexte, ce sont les aveux de corruption publiés par le trader anglo-suisse lui-même. Les faits, poursuit Maître Njoh Manga Bell, c’est la connaissance de ce contexte et le silence des autorités. Selon l’avocat, le gouvernement dispose pourtant de matériaux. «Glencore, dit-il, devant les tribunaux américains et britanniques, a admis avoir versé des pots-de-vin à des agents de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) au Cameroun; cela soulève des préoccupations graves quant à l’intégrité de nos institutions publiques et à la gestion des ressources pétrolières du pays». Face à ce qui, aux yeux de la société civile, apparaît comme «un enlisement voulu d’un scandale», le point de presse de ce 12 septembre 2023 a pour objet de dénoncer «le refus de rendre compte au peuple sur les ressorts d’une affaire de corruption dans laquelle sont présumés impliqués des hauts dignitaires de l’État».
Péril
«Le Cameroun doit être évalué par l’ITIE au cours du mois d’octobre 2023. Nous avons échoué à la dernière évaluation. Certainement, ceux qui nous évaluent se posent des questions par rapport à cette affaire. Il est question pour nous de sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité d’instaurer la transparence dans l’exploitation de notre sous-sol. Il est urgent que le Gouvernement s’emploie à préconiser désormais la conclusion de contrats sans clauses de confidentialité et d’anonymat dans les industries extractives et qu’il entreprenne des démarches auprès de Glencore afin de récupérer les compensations et autres dédommagements car, le Cameroun a besoin des ressources pour financer son développement», explique Maître Njoh Manga Bell.
JRMA