PANORAMAPORTRAIT DÉCOUVERTE

Uniformes scolaires : Les couturiers ont de la tenue

Ciseaux en main, tissus sur les genoux, ils sont devant leurs machines. En cette veille de rentrée scolaire, ils cultivent plus que jamais effort et optimisme.

A l’approche de la rentrée, le chiffre d’affaires grimpe pour cet atelier de couture

«Où est le fil blanc?», «va acheter la craie». Voilà le type de phrases entendues ce 10 août 2022 dans l’atelier de Bakary sis au quartier Étoudi (Yaoundé 1er). En ces jours de veille de rentrée scolaire, le maître des lieux et ses apprentis cousent, font, défont, refont un ourlet, un pli, revoient les détails sur plusieurs tenues de classe. «C’est en effet sur la base d’un modèle bien spécifique et bien élaboré par les établissements scolaires que les couturiers travaillent. Et nous avons l’obligation de satisfaire la clientèle.

La réalisation de ces différents styles de modèles s’estime à travers plusieurs facteurs. Notamment, la tranche d’âge des élèves, les tailles de ces derniers et les corpulences. Filles comme garçons», explique Bakary. Ses propos laissent deviner que le modèle conçu au préalable peut avoir des modifications lorsqu’on observe que la tendance actuelle chez les élèves filles est d’avoir des tenues semblables à ceux de leurs camarades garçons: un pantalon et une chemise, par exemple. De là donc, l’établissement est contraint de faire les modèles en fonction des ‘‘préférences’’ des élèves». Et le maître-couturier d’indiquer que «sachant que le modèle classique (une simple robe) reste inchangé, le nombre de cette nouvelle mode scolaire est très souvent limité».

Ici comme ailleurs, les commandes ne se cessent de se multiplier. Face à la pression et à l’immense travail en cette période de reprise des classes, plusieurs ateliers de couture admettent rencontrer un certain nombre de difficultés. Jeannette est propriétaire d’un atelier et elle accepte volontiers de partager ses déboires. «Le problème que nous avons avec les écoles est qu’elles donnent le travail tard, mais elles veulent être livrées tôt. C’est vraiment difficile parce qu’on ne dort plus. On n’est même plus en mesure de prendre les autres clients, alors qu’on ne gagne même pas grand-chose». Et la couturière de rajouter: «les clients aiment trop discuter, Dès que tu leur dis le prix, ils ne parlent plus ou te donnent les faux rendez-vous».

Clémence Maguy Atangana, stagiaire

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