matériaux de construction : Du fil à retordre pour les bâtisseurs

Les prix de ces matières ont un sacré coût dans les portefeuilles des promoteurs. À cause de cette situation, les chantiers sont à la traine.

La hausse des prix des matériaux de construction se construit autour de la rareté

Pierre, la cinquantaine bien sonnée, est en visite de la 4ème quincaillerie de la journée. Vêtu d’une chemise carrelée, d’un pantalon noir et des babouches aux pieds, il se retrouve ce 20 juillet 2022 dans cette quincaillerie située au quartier Makepe Missoke, dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala au Cameroun. Il souhaite acheter certains matériaux de construction afin de faire avancer son chantier. Il a parcouru une longue distance en entrant de quincaillerie en quincaillerie dans l’espoir d’en trouver au moins qui fera son compte. Mais une fois sur place, dans celle du quartier de Maképé Missoke, les prix ne sont pas à la hauteur de ses attentes. «Je suis déjà fatigué car je suis à ma 4ème quincaillerie. Les prix sont identiques partout. Le ciment qui coûtait il y a quelques jours 4800 FCFA est aujourd’hui à 5000 FCFA. Et au départ même, c’était à 4600 FCFA. Le fer de 10 que je voulais coûte 4500 FCFA au lieu de 3800 FCFA. Je sens que je vais partir sans rien acheter une fois de plus. Même les pointes toc sont chères», ajoute-t-il. «Avec les prix qui ne font que grimper, mon chantier risque d’attendre pour un moment», se plaint alors Pierre.

Les matériaux concernés par cette inflation sont le ciment, le fer à béton, les tôles pour le gros œuvre. Pour l’habillage de la maison, il y a les carreaux et la peinture. «Les prix des tôles sont fonction des mètres. Par exemple 3m coûtent 10500 FCFA au lieu de 5500 FCFA ; celui de 2m coûte 7800 FCFA au lieu de 4500 FCFA. Quant au fer à béton quant à eux, celui de 10 coûte 4500 FCFA au lieu de 3800 FCFA et le fer de 8 coûte 3800 FCFA au lieu de 2700 FCFA», dévoile Charles, commerçant.

Produits
Dans d’autres quincailleries par contre, les prix certains matériaux de construction ne sont pas semblables. «Si dans plusieurs quincailleries, les prix des matériaux sont semblables, et que vous constatez qu’il y a une autre dans laquelle ces prix sont au rabais, il y a d’abord le fait que les coûts des matières premières ne cessent de grimper. Il y aussi les marchandises qui sont des anciens stocks. Et généralement, les anciens stocks ne sont pas de très bonnes qualités. Soit la date de péremption est déjà proche, soit elle est déjà dépassée. De toutes les manières, les fournisseurs cherchent tout moyen possible pour faire écouler leurs stocks», confie un expert sous anonymat.

Pour éviter de tomber dans ce piège, «vous devez faire très attention lorsque vous achetez les produits ancien stock, surtout le ciment. Il faut toujours lire la date de péremption, si elle convient à la date fixée pour vos travaux. La plupart de gens achètent généralement les sacs de ciment pour les stocker. Et si le client ne prend pas la peine de regarder la date de péremption parce qu’il est sous l’emprise du moins cher, il va se retrouver en train de payer 10 fois plus cher que la moyenne.

Cela concerne surtout le ciment, car lorsque vous l’achetez, si maintenant si la durée du lancement des travaux dépasse la date de péremption, c’est vous qui perdez parce et vous ne serez pas rembourser. Donc faites très attention et prenez toujours la peine de lire», conseille l’expert. Dans le cas de la pénurie, l’expert fait comprendre que les coûts des matières premières ne cessent d’augmenter. Parce qu’il y a aussi l’original et la copie. Les prix ne seront donc jamais identiques. Cette inflation des prix touchent l’ensemble de la chaîne des acteurs, des fournisseurs aux clients finaux en passant par les constructeurs et artisans.

 

Diane Kenfack

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