Filière Banane: plus de 4,7 milliards FCFA de subvention

C’est ce qu’il ressort de la cérémonie officielle d’inauguration du Terminal fruitier modernisé du Port autonome de Douala (PAD) co-présidé ce mardi 17 avril 2022, par l’ambassadeur Philippe Van Damme, chef de la délégation de l’Union européenne (UE).

«Face à une tentative d’attribuer les opérations de manutention de la banane  à un opérateur étranger au PAD,   les  producteurs au travers  de l’association bananière du Cameroun ont énergiquement réagi et ont obtenu du PAD la  concession du Terminal qui  fait l’objet de l’inauguration ce jour». La mise au point du ministre délégué auprès du Minepat faite ce 17 mai 2022 à l’occasion de la cérémonie officielle d’inauguration du Terminal fruitier modernisé du Port autonome de Douala (PAD), ne s’arrête pas à cela.

Paul Tasong ajoute en effet que «le contrat de concession conclu en 2010 entre cette société et le PAD a permis  de ramener le tarif de manutention appliqué à tous les utilisateurs de ce Terminal  de 8000 FCFA à 4850 FCFA. L’objectif vise à améliorer la compétitivité de la banane camerounaise sur le marché mondial». 

Le programme a démarré le 11 juin 2013 et vient explicitement en appui à la stratégie nationale 2010-2019 de développement de la filière banane au Cameroun. Le projet de modernisation du Terminal fruitier mixte du PAD a été financé avec une subvention estimée à plus 4,7 milliards de FCFA. Entre 1999 et 2022, les appuis européens cumulés à la filière banane sont estimés à près de 65 milliards de FCFA (100 millions d’euros).

Union européenne

«Les travaux du Terminal fruitier de Douala ont été financés à hauteur de 4 milliards 723 millions de FCFA soit 5 millions 200 Euros par l’UE à travers  les mesures d’accompagnement au pays fournisseur de  banane communément appelé MAB. Les MAB ont été approuvés pour 10 pays d’Afrique des Caraïbes et du pacifique dont un montant de 48 millions d’euros soit 31,5 milliards de FCFA pour le Cameroun ont fait l’objet d’une convention signée entre le Cameroun et l’UE», affirme le ministre délégué auprès Minepat. Il s’agit d’un investissement qui permettra à cette infrastructure de se conformer aux exigences internationales en matière de manutention et, par conséquent, d’améliorer les coûts et conditions de transport et d’exportation des bananes camerounaises.

Le projet dont la mise en œuvre aura pris plusieurs années, est soutenu par l’UE, dans le cadre des mesures prises pour soutenir le secteur de la Banane au Cameroun. La gestion de cette subvention est confiée à la délégation de l’UE au Cameroun. «Les investissements engagés ici produisent des effets remarquables. Le coût de revient de la manutention, par palette de bananes, a considérablement été réduit. La durée du chargement a diminué de deux tiers. La chaîne du froid, de la station d’emballage jusqu’au navire, est renforcée et garantit désormais une meilleure qualité du produit. Et puis les détails fixés par les transports maritimes sont davantage respectés et aucune  marchandise n’est  laissée au  Port», affirme  Philippe Van Damme, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun.

Avant 2008, le volume produit annuellement atteignait 300 000 tonnes.  Actuellement, il avoisine 200 000 tonnes et est en baisse du fait de la crise sécuritaire dans la région du Sud-Ouest. Mais en termes de valeur, la banane aura été le 3e produit camerounais d’exportation en 2021, ceci grâce à l’Accord de partenariat économique-APE entre le Cameroun et l’UE. Sans APE, un droit de douane entre 7% et 11% serait applicable à l’importation, sur le marché européen, des bananes camerounaises.

MAB

L’appui européen au secteur de la banane est encadré par un programme intitulé «Mesures d’accompagnement à la banane (MAB)». Il s’agit d’une initiative qui depuis plus de 20 ans, vise à renforcer la compétitivité du secteur banane, promouvoir la diversification économique dans ce domaine, améliorer les conditions de travail/vie des employés et assainir les conditions environnementales de production de cette denrée.  L’objectif des MAB est d’accompagner les pays bénéficiaires à s’adapter aux nouvelles conditions du marché qui résultent de la libéralisation des échanges et du désarmement douanier qui favorise l’entrée en Europe, d’Amérique latine et centrale des bananes.

Diane Kenfack

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