Gestion décentralisée : Satisfecit au-delà des craintes

Mention passable pour les Collectivités territoriales décentralisées au regard des données chiffrées ressorties lors de l’évaluation du BIP 2021.

Le rapport d’exécution du budget d’investissement public (BIP) 2021 a quitté les bureaux des technos du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Il a été dévoilé au grand public à Yaoundé le 10 novembre dernier au cours de la réunion du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière. Présidée par la députée Rosette Moutymbo Ayayi, cette instance relève que, sur l’ensemble du territoire national, le taux d’exécution physique du BIP à gestion décentralisée et déconcentrée est passé de 33,65% (en septembre 2020) à 54,16% à fin septembre 2021.

Pour s’en féliciter, la présidente de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale note «une augmentation de près de 21% dans un contexte marqué par une douloureuse remise d’équerre des finances publiques et le délicat échafaudage des plans de relance de la croissance». Des autres détails que souligne Rosette Moutymbo Ayayi, l’on retient que «les régions de l’Adamaoua et du Nord enregistrent les meilleures performances avec des taux d’exécution physique respectifs de 76,39% et 72,06%; les régions du Centre et du Nord-Ouest enregistrent les taux d’exécution physique des projets les moins élevés, soit respectivement 47,92% et 44,99%».

Indicateurs
«Sur le plan de la symbolique territoriale, ces chiffres constituent des indicateurs qui nous semblent pertinents pour analyser l’émergence d’une nouvelle dynamique. Celle-ci donne un éclairage sur le changement en cours; lequel persuade que la réussite de la décentralisation dépend dorénavant du niveau de confiance faite aux élus locaux», commente Luc Ndeffo. Pour la suite, l’expert en décentralisation et développement local note que «le taux d’exécution du BIP 2021 à l’échelon des CTD permet de diagnostiquer l’appropriation graduelle des mécanismes de gestion par les élus locaux, en même temps qu’il annonce peut-être un élan collectif; les maires les plus inventifs et débrouillards pourront en inspirer d’autres».

Dans ce raisonnement, l’on retrouve le débat sur les problématiques des nouveaux chantiers ouverts avec la décentralisation. À ce débat qui pose chaque fois la question des finalités et des modalités d’interventions des CTD, Adjeme Angoula (expert en décentralisation et développement local) associe celui portant sur «la volonté politique». «Dans ses discours, l’État chante la décentralisation mais, dans la pratique, il peine à lâcher la bride des échelons territoriaux», observe-t-il, tout en se gargarisant des statistiques brandies par le Comité national de suivi de l’exécution physico-financière.

Jean-René Meva’a Amougou

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