Le Congo inquiète ses créanciers de la Cemac

Le Congo est en train de traverser une grave crise de la dette. Alors que plusieurs indicateurs semblent promettre des lendemains meilleurs pour des pays de la sous-région comme le Cameroun, Brazzaville, pour sa part, inquiète encore les partenaires au développement et les agences de notation.

Le siège de la Cemac à Bangui

La dernière institution à s’être manifestée à ce propos est Standard and Poors Global ratings (S&P). Le 4 septembre dernier, l’agence américaine a «dégradé la note souveraine de la République du Congo sur sa dette à court et à long terme», provoquant par le fait même l’inquiétude des bailleurs de fonds internationaux et des créanciers de la sous-région. Ainsi qu’ont tenu à le préciser les experts de S&P, la note souveraine du Congo est passée «de B — et B avec des perspectives négatives à CCC+ et C qui est une caractéristique d’une dette à risques élevés de non-remboursement».

Sur la foi des détails donnés par l’institution américaine, on sait désormais qu’«après une forte contraction cette année, le pays restera en récession en 2021, alors que les dommages causés par la crise actuelle sur le secteur non pétrolier persistent et ne sont pas entièrement compensés par une légère augmentation de la production et des prix du pétrole» a fait prévaloir Standard and Poors. La situation est désormais d’autant plus préoccupante qu’en juin dernier, Moody’s avait également exprimé des inquiétudes au sujet du niveau de la dette du Congo. L’agence de notation avait alors dégradé la note du pays pour la faire passer à «ultra spéculative».

La crainte à ce stade pour Brazzaville est que cette dégradation de sa note souveraine ait un impact sur les négociations en cours avec les institutions de Bretton Woods. On se souvient qu’en décembre 2019, le FMI avait déjà suspendu les discussions avec les autorités congolaises et avait proposé à la place, le recours à un programme de réformes économiques. Si l’éventualité de la suspension des négociations devait se confirmer, cela aura forcément des répercussions graves sur les créanciers de la sous-région. Tout de même, ceux-ci pourront compter sur la Beac qui a lancé, depuis le 22 juillet dernier, une opération de rachat de la dette des États. Cette option n’est toutefois pas une panacée.

TAA

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