Covid-19 : Halte au gaspillage alimentaire !

Il faut faire attention et prendre des précautions pour remédier au problème, suggère Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). 

À cause du Covid-19, manger sans gaspiller.

Les chiffres du Minader révèlent un incontestable gâchis : «Chaque seconde au Cameroun, en 2016, lors de la vente aux particuliers, ou par les consommateurs eux-mêmes, ce seraient 66 tonnes de nourriture qui ont soit fini à la poubelle, soit recyclés en nourriture animale». D’autres détails obtenus de la même source attestent que c’est 6 à 11kg denrées comestibles qui ont été jetées quotidiennement par personne.

Et la tendance est à la hausse chez les particuliers vivant dans l’abondance alimentaire. «Acheter ou produire pour mettre à la poubelle: telle est l’absurdité à laquelle est arrivée notre pays qui, malheureusement enregistre des taux de malnutrition chroniques à certains endroits», constate Gabriel Mbairobé.

A Yaoundé ce 9 avril 2020, le Minader soutient que sur le plan économique, évidemment, la facture est aussi lourde que la masse d’aliments gaspillés: des milliards de FCFA sont perdus dans ce phénomène, si l’on en croit le membre du gouvernement. Il faut faire attention et prendre des précautions pour remédier au problème. C’est ce qui ressort de la télé-conférence de ce jour.

«En ce moment de crise sanitaire, plus que jamais, nous devons éviter le gaspillage des aliments. Tout le monde est concerné», précise le ministre. Inspiré du contexte de confinement imposé par la pandémie du coronavirus à travers le pays, l’appel de Gabriel Mbairobé milite en faveur de l’élaboration de protocoles familiaux de mesure contre des pertes et gaspillages de denrées alimentaires. Selon lui, la clé contre le gaspillage réside alors dans la gestion des volumes, pour ne pas cuisiner plus que nécessaire. «Le coronavirus a forcé les gens à se confiner.

Les restaurants, les cantines, les marchés sont fermés à une certaine heure, l’accès aux supermarchés est encadré, les habitudes de consommation sont perturbées. Les agriculteurs, de leur côté, sont en première ligne dans ce combat et continuent leur travail malgré le danger, rappelant par là le rôle prioritaire de l’agriculture dans son rôle nourricier», se félicite le Minader. Pour qu’ils tiennent toujours ce beau rôle, les paysans de la partie méridionale du pays bénéficieront de dons de semences améliorées dans le cadre de la campagne agricole 2020.

Consommer local
«Tout cela pour booster la production et permettre aux citoyens de consommer les produits de leur sol», renseigne-t-il. A titre d’exemple, il parle des appuis aux riziculteurs de la région de l’Extrême-Nord. A travers cet appui, le Cameroun compte augmenter sa capacité annuelle de production du riz sur le plan quantitatif et qualitatif bien qu’elle connaisse une croissance ces dernières années. Au-delà, l’alternative proposée cache un autre enjeu : celui de soutenir les agriculteurs, durement touchés. De l’avis du Minader, le Covid-19 donne aux Camerounais l’occasion profiter des produits locaux.

En dépit de la crise du coronavirus qui sévit dans le pays, la sécurité alimentaire est garantie au Cameroun jusqu’au mois de mai 2020, selon l’évaluation faite le 3 avril dernier par les services techniques du Minader. En effet, a-t-on appris, bien que la situation alimentaire dans 11 départements des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest soit préoccupante, aucun spectre de famine ne plane dans d’autres localités du territoire national ; même si les projections du Programme de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire au Cameroun, indiquent que 4 départements seront en crise alimentaire dans le pays sur la période juillet-août 2020.

Jean-René Meva’a Amougou

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