Droits de l’Homme : L’entre-deux rêve camerounais

Sur la scène internationale, le pays se bat pour redorer son blason par rapport aux accusations de certains organismes internationaux.

Dans un premier temps, Yaoundé veut être écouté, incontestablement. Et pour cela, le 25 février 2020, Lejeune Mbella Mbella est descendu dans l’arène internationale, tel que le précise un communiqué du ministère des Relations extérieures (Minrex). En marge de sa participation au Segment de haut niveau de la 43e session du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), il s’est entretenu avec Michelle Bachelet, haute- commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. Les remontées d’informations fournies par le Minrex indiquent que les échanges ont porté en substance sur les progrès du pays en matière des droits de l’homme.

La même source insiste sur l’attention particulière portée d’une part sur la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue national qui s’est tenu à Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre 2019, et sur les éclaircissements sur l’incident de Ngarbuh (région du Nord-Ouest), survenu le 14 février 2020. Dans un second temps, Yaoundé s’échine à recréer une attente auprès de l’institution onusienne.

Dans sa démarche, il a promis d’annoncer assez de mesures concrètes pour améliorer son image par rapport aux droits de l’Homme. Sérieusement mutilé à plusieurs reprises, le gouvernement a fait son numéro, le 25 février à Genève, pour justifier ses élans de protestation constructive lorsqu’il est injustement accusé de «tortionnaire». En effet, durant son séjour, le mandant du Cameroun a surtout montré qu’il n’a pas peur de la contradiction, face à une litanie chiffrée de récriminations portées par diverses organisations de défense des droits de l’Homme à travers le monde. «Un moment rugueux, mais peut-être salutaire pour crever l’abcès», décrit une source au Minrex.

L’on comprend pourquoi Lejeune Mbella Mbella a fait bonne figure au cours de la prise de vue, et s’est fendu de quelques amabilités pour Michelle Bachelet. Difficile toutefois, malgré ces conditions, d’imaginer un communiqué commun dans la grande tradition des démarches d’un tel niveau. En revanche, c’est l’option d’un compromis qui est laborieusement évoqué au Minrex.

Au cours d’une visite de quatre jours effectuée en mai 2019 au Cameroun, Michelle Bachelet avait déclaré (commentant quelques actualités sur la situation au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun) qu’«il faudra des mesures importantes de la part du gouvernement, et un soutien substantiel et soutenu de la communauté internationale — y compris de nous à l’ONU».

Jean-René Meva’a Amougou

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