Cameroun – États-Unis : Yaoundé et Washington se piquent d’apaisement

De l’avis d’observateurs, les discussions entre les deux parties dessinent de nouvelles impulsions diplomatiques.

 

Cela faisait des mois que le climat était tendu entre Washington et Yaoundé. Pour tenter d’obtenir une désescalade, Félix Mbayu a fait le déplacement des États-Unis. Selon la cellule de communication du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), le ministre délégué chargé de la Coopération avec le Commonwealth a rencontré Tibor Nagy le 25 novembre dernier à Washington. Officiellement, rien n’a filtré des échanges entre le membre du gouvernement camerounais et le Secrétaire d’État américain en charge de l’Afrique. Toutefois, des observateurs spéculent sur la volonté de Yaoundé d’obtenir de Washington un assouplissement de la politique de pression maximale. Autour de cette actualité, l’idée que l’on devine est d’obtenir la révision de la position américaine suspendant le Cameroun de l’AGOA (African Growth Opportunities Act), la loi permettant aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douane.

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Une source diplomatique décrit d’ailleurs le voyage de Félix Mbayu comme «un exercice destiné à clore les spéculations et les surenchères. Sur des paramètres concertés, cette visite devrait être le déclencheur de nouvelles impulsions diplomatiques pour apaiser quelques bras de fer explosifs». Sur ce plan, commente l’internationaliste Daniel Nkomba, «la démarche du Cameroun ne consiste pas à affaiblir son image, mais à en faire un pays plus juste en matière de droits de l’homme». Sur cette thématique, les États-Unis avaient, le 31 octobre 2019, tiré la sonnette d’alarme. Ce jour-là, le président américain, Donald Trump, avait annoncé au Congrès américain qu’il allait suspendre l’aide américaine au Cameroun (à compter du 1er janvier 2020) à cause des violations systématiques des droits de l’homme. «En dépit d’un engagement intense avec les États-Unis, le gouvernement du Cameroun n’a pas répondu aux préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’homme commises par les forces de sécurité camerounaises. Ces violations comprennent des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires et illégales et des actes de torture», avait souligné le chef de l’exécutif américain.

Jean-René Meva’a Amougou

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