INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

6,6% de taux d’inflation en 2023: Cameroun et Tchad font payer le prix fort à la Cemac

Il faudra attendre 2024 pour voir la tendance s’inverser. En attendant cette inclination (6,1% dès fin décembre 2023), la Note sur l’inflation dans les pays membres de la Cemac récemment rendu publique se veut encore alarmiste. La Commission de la Cemac annonce pour le premier semestre 2023, «un taux d’inflation en moyenne annuelle établi à 6,6% dépassant ainsi le seuil communautaire de 3,0% dans les États membres». À en croire ces données affinées entre autres avec la collaboration de la Beac, Bdeac, Afristat, Afritac Centre, Stat-Cemac et le Pref-Cemac, cette pression inflationniste est «principalement tiré par le niveau atteint par le Cameroun». Il y a néanmoins aussi le cas préoccupant du Tchad.

En effet, «en ordre décroissant, les taux d’inflation en moyenne annuelle sont de 7,7% au Cameroun; 7,5% au Tchad; 5,5% en République Centrafricaine (RCA); 5,1% au Gabon; 4,2% en Guinée Équatoriale et 3,4% au Congo».
Au Cameroun, «le niveau général des prix progresse du fait surtout du regain de 13,7% des prix des produits alimentaires et de 8,1% des coûts des transports». Il apparaît aussi à la lumière de la Note de la Commission de la Cemac que «les meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer, ainsi que les services de restaurants et hôtels, ont également connu des hausses respectives de 8,6%». Autres indicateurs, «suivant l’origine des produits, l’inflation est davantage d’origine locale. Elle est plus prononcée pour les produits locaux dont les prix ont augmenté de 8,2% et moins marquée pour les produits importés dont les prix ont connu une hausse moins forte de 6,0%».
Il y a des similitudes avec la situation au Tchad. «La hausse de l’inflation y résulte principalement de l’augmentation des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, +14,9%; des logements, eau, gaz, électricité et autres combustibles, +2,6%; et des transports, +5,1%». Mais à la différence du Cameroun, «les prix des produits locaux et ceux des produits importés, suivant leur origine, ont connu des hausses respectives de 9,6% et de +10,8%», peut-on lire dans le document.

Les experts de la Cemac en statistiques des prix ont planché dessus du 24 juillet au 4 août dernier à Douala. C’était sur financement du Fonds de développement communautaire (Fodec). Le communiqué y relatif et signé au nom du président de la Commission de la Cemac, Baltasar Engonga Edjo’o, annonce tout de même des premiers signes d’essoufflement. «Ainsi, après ce pic de 6,6%, l’inflation en moyenne annuelle dans la Cemac devrait commencer sa décélération pour revenir autour de la norme communautaire de 3% courant 2024», écrit le vice-président de l’institution sous-régionale, Charles Assamba Ongodo.

Théodore Ayissi Ayissi

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