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Transport urbain : Taxis et mototaxis réfléchissent à une modification des tarifs

Dans le lot des mesures d’accompagnement proposées, il y a l’augmentation du prix du taxi qui va passer de 300 FCFA en journée et à 350 FCFA aux heures indues.

Taxis à Yaoundé: en route pour la hausse du tarif

À 730 FCFA le litre de super, et à 720 FCFA celui de gasoil, chauffeurs de taxis et taxis-motos disent ressentir de plus en plus durement l’envolée des prix du carburant à la pompe depuis le 1er février dernier. «La facture du plein n’a jamais été aussi élevée», s’écrie Patrice Samen, le président de la fédération nationale des syndicats des chauffeurs professionnels du Cameroun (FNSCPC). Cette organisation scrute la hausse de près et n’entend pas se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du gouvernement. «Nous sommes d’accord avec les nouveaux prix fixés par l’État, déjà qu’en date du 30 janvier 2023 la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) nous a invité à une réunion d’information avec les partenaires sociaux et administrations sur le sujet», renseigne Patrice Samen. Selon ce dernier, le conclave interrogera la pertinence du modèle actuel de fixation des prix. Bien plus, indique le président de la FNSCFC, «il est question pour chaque citoyen d’accompagner les pouvoirs publics dans le projet de développement du pays, pour ce faire on nous a invité à un esprit de patriotisme, même si on constate que rien n’a été fait pour ménager les chauffeurs de taxis. C’est la raison pour laquelle au cours de nos prochaines rencontres, nous allons mettre sur la table les mesures d’accompagnement pour permettre aux acteurs de s’en sortir, pour un certain équilibre, car à la vérité tout est difficile».

Propositions
Alors que l’exécutif a déjà mis en musique ses mesures d’accompagnement à travers notamment l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à 42 850 FCFA contre 36 270 F et la revalorisation de 5% sur les salaires des fonctionnaires et agents publics, la FNSCFC avance aussi sa solution. Dans le lot des mesures d’accompagnement proposées, il y a l’augmentation du prix du taxi qui va passer de 300 FCFA en journée et à 350 FCFA aux heures indues. La lutte effective contre les transports clandestins figure également sur la liste. Sur cet aspect, Patrice Samen observe que le gouvernement a passé le temps à sensibiliser. «L’heure est à la répression. Dans cette phase répressive, il faut que tout chauffeur ait le badge, c’est un outil qui permet d’assainir le secteur. Il faut par ailleurs la signature du décret d’extension de la convention collective. Car c’est elle qui régit et encadre l’activité. Elle fixe le salaire entre l’employeur et l’employé. Pour le moment c’est le texte est là, mais il n’est pas appliqué. Cela permet à chaque chauffeur d’avoir un salaire qui repose sur une base précise et en fonction du permis de conduire. La mesure permettra ainsi d’affilier à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) qui sera obligatoire», éclaire le syndicaliste.

En mars 2020, évoquant la réduction du nombre de clients à transporter au même moment du fait de la pandémie du Covid-19, certains transporteurs avaient procédé à une augmentation en catimini. Au lieu de 250 FCFA le ramassage en journée et 300 FCFA en soirée, plusieurs conducteurs de taxis ont renchéri les coûts de 50 voire 100 FCFA. Mais, le Syndicat national des conducteurs des transports urbains et interurbains du Cameroun (Synactruicam) avait stoppé cette hausse et avait invité les acteurs du secteur à «respecter le prix minimum de ramassage qui est de 250 F le jour et de 300 F la nuit».

Olivier Mbessité

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