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Étiquette : Ambazoniens
Crise anglophone : Le Vert Rouge Jaune à genoux !
Evocateur, saisissant et émouvant, les lions indomptables du Cameroun ont exécuté l’hymne national du Cameroun à genoux pour rendre hommage aux victimes de la crise qui décime les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Geste fort et à la signification évidente hier après-midi au stade omnisport de Bépanda à Douala (Cameroun), les lions indomptables du Cameroun, vêtu aux couleurs du drapeau national, exécutent l’hymne national à genoux. Bien plus, avec la tête baissée, tous accusent le coup !
Les dignes représentants du Cameroun, rares habiletés à faire leur métier aux couleurs de la République ont voulu et pu passer leur message. Si l’évidence crève les yeux sur le message, le courage pour y arriver n’était pas donner ! Les coéquipiers de Vincent Aboubakar l’ont eu. Le Capitaine des quintuples champions d’Afrique ne s’est pas limité à ce seul message d’entame. Double buteur au cours de la partie, il a célébré ses buts à genoux en mimant une personne affligée et en pleurs : tout en levant les mains au ciel. Le sélectionneur du Cameroun, Antonio Conceiçao, a indiqué au terme de la rencontre « tout le groupe de travail des Lions indomptables du Cameroun dédie cette victoire contre le Mozambique aux enfants de Kumba, cette malheureuse tragédie ».
Symbolique
TRAGIQUE… SYMBOLIQUE… DRAMATIQUE… HISTORIQUE… L’acte posé par les lions indomptables, patrimoine national du Cameroun, a frappé d’une encre indélébile la mémoire collective. Sur les réseaux sociaux et dans les buvettes de la ville de Yaoundé, c’est le principal sujet d’échange. Pour les internautes, c’est le hashtag #EndAnglophoneCrisis qui atteint son record de reprise. Dans les tendances Twitter, ce hashtag avait été repris par 5756 tweets à 11h25 minutes ce vendredi 13 novembre 2020. Dans les transports, sur internet et les buvettes, on salue le geste du 11 national. Même si d’aucuns, les sceptiques, estiment que l’acte sera noyé par ceux qui n’ont pas intérêt qu’il y ait une cristallisation autour du sujet.
Données
La crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a fait beaucoup de victimes et éploré plusieurs familles. Le dernier acte qui a provoqué l’émoi de la nation entière, c’est le massacre du 24 octobre à Kumba. Les terroristes ambazoniens ont tiré sur élèves âgés de 12 à 14 ans dans une salle de classe de la « Mother Franscica School ». Bilan : sept enfants de neuf à douze ans.
Samedi 31 octobre a été décrété et organisé journée de deuil national en hommage à ces « martyrs » de la partie tragique de l’histoire du Cameroun. Les données des pertes en vies humaines découlant de la crise anglophone font l’objet d’un ping pong entre le gouvernement du Cameroun et les organisations non gouvernementales. Les ONG indiquent que les exactions et les meurtres des deux parties au conflit ont engendré 3000 morts et forcé plus de 700.000 personnes.
Bobo Ousmanou
Le temps de savoir s’arrêter
Je suis, comme tout citoyen normal, écœuré par la dernière actualité dans la crise sécuritaire en cours qui affecte les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Et comme tous les esprits bienveillants, je condamne avec la plus grande fermeté l’acte criminel, un de trop, et ignoble perpétré par des individus déjà inhibés par une sorte d’ankylose psychosomatique aiguë.
Le même émoi que nous fait subir depuis des années la nébuleuse Boko Haram dans le septentrion et des bandes armées venant de la RCA sur notre flanc Est.
Mais au-delà de ces postures, somme toute émotionnelles, c’est avec la même froideur que je ne peux m’empêcher de me réjouir de la tournure que prennent les événements depuis quelques mois, en relation avec cette crise.
En effet, le nouveau modus operandi, qui consiste à poser des actes sporadiques visant une réaction de l’opinion, peut tout aussi être un motif de se réjouir du travail abattu par nos forces de défense et de sécurité sur le terrain. Et de l’impact notoire et visible de la tenue du grand Dialogue National. Notamment une volonté perceptible pour un retour progressif à la normale, grâce à une collaboration certes timide, de la population. Et à postériori, à la suite des efforts conjugués des forces vives de la nation, visant le même objectif : la sortie définitive et durable de la crise.
Traqués et forcés à quitter la forêt par l’armée camerounaise, sources de vivres et de ravitaillement coupées ou amoindries, les criminels toute obédience confondue ont décidé de derniers soubresauts. Question certainement de faire perdurer, à travers ces actes de barbaries, de maintenir les populations en laisse et rassurer sur une hypothétique intervention des Nations unies.
Au-delà de l’émoi donc, il est peut-être temps, dans une synergie patriotique et nationaliste, de s’armer de plus de vigilance, d’engagement et de collaboration. Tant pour les pouvoirs publics que pour les populations, désormais unique cible des terroristes. Cela aura marché dans le septentrion, cela doit être encouragé dans les régions anglophones. Cependant que les acteurs politiques qui, peu ou prou, espéraient en vain tirer quelques dividendes, devraient se ressaisir et même s’assagir. Et de comprendre que le temps des compromissions est révolu. À jamais, et qu’il est encore temps de céder la place au compromis.
Car nous devons à ces pauvres victimes, vraiment innocentes, le devoir de mémoire.Après que le sang de la barbarie eût été remplacé par les larmes du désespoir de l’affaire Bakassi à la crise sécuritaire du NoSo, en passant par Boko Haram dans le septentrion, Seleka et anti Balaka à l’Est, le pays debout dit : INTOLÉRABLE !
Lionel Tegueu, jeune séminariste
Dieu ne nous sauvera pas sans nous
C’est ça un État de droit et de justice, un État de paix? Nous sommes tous coupables de ce drame et nous rendrons compte. Caïn où est ton frère? Est la question que Dieu nous pose au Cameroun face à de telles atrocités. Qu’avons-nous fait pour dénoncer l’injustice dans ce pays, pour mettre fin à cette guerre?
Nous voyons la corruption, nous nous taisons. Nous voyons l’injustice au quotidien, nous fermons la bouche. Nous voyons les détournements de fonds, nous restons muets.
La misère ne dit rien non plus à personne. Les personnes meurent faute de prise en charge dans les hôpitaux. La guerre fait des ravages, on dit c’est chez le voisin du NOSO.
Nous sommes tous responsables de la mort de ces enfants de Kumba. Car, si nous nous étions levés comme un seul homme pour défendre la cause du faible dans ce pays, il y a très longtemps que ce pays serait sorti de la caverne. Mais, l’obscurantisme et la dictature continuent à dicter leurs lois. Jusqu’à quand Seigneur les Camerounais vont-ils accepter de vivre dans cette misère?
Mes sincères condoléances aux familles éprouvées par ce sacrilège et que les âmes défuntes reposent en paix.Que chacun se dit acteur du changement dans ce pays afin que la vraie réconciliation nationale s’établisse entre régions et différents groupes ethniques de notre chère patrie.
Alliance Ambazoniens-MRC/BAS
Un front commun de déstabilisation
Les Ambazoniens et la BAS/MRC ont pris depuis longtemps une grande avance dans la Communication anti-régime. Des dizaines de vidéos sont envoyés dans les missions diplomatiques à travers le monde et dans toutes les organisations internationales pour justifier la cause séparatiste et attribuer tous les crimes commis dans le NOSO au gouvernement.
La vérité ne finit plus par triompher. Internet ne connaît pas la vérité de ceux qui restent silencieux. La vérité qui triomphe à notre ère c’est malheureusement souvent celle du plus rapide à poster.La guerre contre le terrorisme est aussi une guerre psychologique. L’Ambazonie a son fondement dans une idéologie séparatiste soutenue par l’église catholique dans le NOSO. Convaincu que la prise de pouvoir au Cameroun passe par la déstabilisation et la rue, le MRC/BAS a fait une alliance objective avec les Ambazoniens et pour faire un front commun de déstabilisation. Qui a intérêt à ce que les écoles ferment à nouveau dans le NOSO ? Qui veut faire croire et clame dans les chancelleries occidentales qu’il n’y a eu aucune réponse aux revendications des anglophones ? La vérité n’a pas le même sens pour nous tous. C’est un instrument au service d’un combat.
Antoine Wongo Ahanda
Suite à la prohibition des motos : Des cars-taxis disponibles à Bamenda
Le maire de la ville obtient l’aval des grands conseillers, dans un contexte où les séparatistes annoncent des attaques ciblées sur ces moyens de locomotion.
Il devient de plus en plus difficile de se déplacer dans la ville de Bamenda depuis le 7 septembre dernier, date d’entrée en vigueur de la décision cosignée du maire de Bamenda et du préfet de la Mezam. Décision portant interdiction de la circulation des motos dans le périmètre urbain. En plus des villes mortes à durée indéfinie instaurées par les séparatistes pour contrarier cette décision, les plus téméraires se sont reconvertis à la marche à pied, faute de moyen de locomotion.
Un exercice qui n’est pas donné à tout le monde. Face à la pénurie ou l’insuffisance des taxis, le maire de la ville de Bamenda, Paul Achobong, a envisagé un plan B. Doter la ville des cars-taxis (bus). C’était l’objet d’une délibération de la session extraordinaire du conseil de la mairie de ville de Bamenda mercredi dernier 23 septembre 2020. Les grands conseillers ont donné leur onction au maire pour mettre en circulation dans la cité capitale du Nord-Ouest, des cars-taxis pour faciliter le mouvement des personnes d’un bout à l’autre de la ville.
Six, c’est le nombre de cars-taxis déjà disponibles et qui n’attendent plus que d’être mis en circulation dans les prochains jours à Bamenda. Du moins, lorsqu’ils seront dotés d’une police d’assurance et autres documents de véhicule conformes à cette activité, rassure le maire. «Pour l’instant nous mettons six bus en circulation. Le dépôt sera gratuit temporairement. Mais payant à 100F au cours de l’année». Interpellé sur une supposée concurrence déloyale qu’il ferait aux taximen en mettant ces cars-taxis dans les rues de Bamenda et ce, à un vil prix, le maire Paul Achobong s’en est défendu. «Nous ne tentons pas de de rivaliser ou pousser les taximen au chômage.
Nous les aidons simplement à réduire le fardeau du nombre exponentiel de la clientèle. Nous voulons aussi inciter les autres à investir dans ce business et d’acquérir des taxis», a-t-il fait prévaloir. Le maire a saisi cette opportunité pour en appeler à la conscience de la population de la cité pour prendre soins de ces véhicules parce que le but visé est de faciliter le mouvement des personnes. Toujours est-il que le nombre de six cars-taxis est dérisoire, surtout pour une ville qui, en temps normal, brasse près de 500 mille habitants.
Après l’annonce de la mise en route de ces cars-taxis (bus), les séparatistes ont promis de lancer des attaques armées ciblées sur ces moyens de locomotion. Dans un post sur les réseaux sociaux daté du 25 septembre, Mac Bareta, l’un des leaders séparatistes depuis la diaspora affirme mordicus : «la mise en route de ces bus est un moyen visant à contrer l’ordre des ambazoniens et, singulièrement, pour punir les moto-taximen.
Ceux qui emprunteront ces bus sont des militaires du Cameroun français ou considérés comme leurs suppôts. Par conséquent, les forces ambazoniennes seront dans leur droit de guerre de tirer à balle réelle et de cibler ces bus. L’avertissement a été fait». Ce qui a fait dire au magistrat municipal que l’accès à ces véhicules sera soumis à un contrôle strict. Des détecteurs de métaux seront mis à profit pour assurer la sécurité des occupants.
Zéphirin Fotso Kamga
Bamenda et environs : Règlements de comptes et arnaques à la pelle
Dans la capitale régionale du Nord-Ouest et ses banlieues, milices et forces de défense se payent arbitrairement la tête des coupables et des innocents.
Andrew Tanyi Ngwa revient de loin. De son propre aveu, ce natif de Bamenda est passé devant le tribunal des séparatistes la semaine dernière. Selon le récit de l’infortuné, une «convocation» lui a été servie par un «juge ambazonien», sous la diligence de sa propre épouse. Contre le gré de cette dernière, Andrew Tanyi Ngwa aurait piloté une transaction immobilière. Pour calmer la douleur de la conjointe, le «tribunal ambazonien» a appliqué sa loi: en plus d’exiger le remboursement du pactole reçu dans la transaction, Andrew Tanyi Ngwa a subi d’autres traitements inhumains.
Ces derniers temps, des faits divers mettant en scène ambazoniens et forces de sécurité racontent des drames d’un bout à l’autre de la ville de Bamenda et sa périphérie. Dans la zone, la montée des incivilités et le désarroi des populations en disent long sur les règlements de comptes et autres arnaques. En juillet 2018, lieu-dit Veterinary Junction (Bamenda), une fille-mère est violée par un élément des forces de défense. L’image de la jeune fille larmoyante avait fait le tour des réseaux sociaux. Le ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense s’était saisi de l’affaire. L’élément incriminé avait été traduit devant le tribunal militaire.
En 2017 alors que la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest prend peu à peu de l’ampleur sur le plan sécuritaire, Tim Finnian, directeur de publication du journal Life Time, paraissant à Bamenda, était mis aux arrêts et déféré à la prison de Kondengui à Yaoundé. «Une interpellation manipulée par un gendarme en service à la légion de gendarmerie du Nord-Ouest», dit-il ce 20 juin 2020.
Pierre S, vendeur ambulant des journaux, avait lui aussi fait l’objet d’une interpellation-incarcération dans le cadre de cette crise. À le croire, c’est un directeur de publication d’un certain journal qui avait commandité son arrestation. «Il m’avait vu en train de vendre les journaux. Il a appelé les éléments de maintien de l’ordre qui sont venus m’arrêter sous le prétexte que je vendais le journal Cameroon Report. Ce journal, m’a-t-on reproché, faisait l’apologie des séparatistes. Après plusieurs jours en cellules, ma famille a dû cravacher dure pour débourser 500 000 francs pour ma libération».
Zéphyrin Fotso Kamga
Bafut (région du Nord-Ouest) : L’armée neutralise Alhaji et Peace Plant
Les deux « généraux » ambazoniens sont tombés dans le filet des forces gouvernementales le 25 avril 2020.
L’assaut était à la dimension de la cible. Dans sa battue dans la localité de Bafut (près de Bamenda, département de la Mezam), l’armée camerounaise a démantelé une base militaire séparatiste. En plus de capturer 15 combattants et de saisir un important arsenal de guerre (une quarantaine d’armes à feu, des munitions, un véhicule de marque Toyota Fortuna Suv, 6 motocyclettes, des sacs de chanvre indien et gri-gri de protection communément appelé Odeshi, une scie à moteur), l’opération a permis de neutraliser deux gros bonnets séparatistes : les généraux Alhaji et Peace Plant.
Pour réussir cette autre traque aux « Ambazoniens », l’armée camerounaise a déployé près de 300 hommes, tous du 51e Brim ( Brigade d’infanterie motorisée). Pendant six jours ils ont ratissé large. De Sop en passant par Mankwi, Manka-Nikong, Nsani, Agyati, les éléments du colonel Charles Alain Matiang, ont passé au peigne fin les différentes localités. Ils ont débusqué deux camps des combattants séparatistes dont l’hôtel Saddle Hill Ranch. Ce 4 étoiles perché sur la montagne avait été confisqué par des séparatistes au début de la crise dite anglophone. « Général Alhaji » en avait fait son QG. De là, il régnait en maître absolu. Ses ordres étaient exécutés à la lettre.
Enlèvements et demandes de rançon, tortures, exécutions sommaires étaient autant d’exactions commises par sa milice. Élèves, étudiants, enseignants, politiciens, hommes d’affaires, voyageurs etc, sont passés à sa trappe. Ses proies étaient appâtées à Bamenda, ramenées et gardées en captivité dans de nombreux camps qu’il avait créé à Bafut. Même les bétails des éleveurs n’échappaient pas à ses hommes. Le général de brigade Valère Nka, commandant de la 5e région militaire interarmée ( RMIA 5) qu’accompagnait sur le terrain le général de brigade Ekongwese Divine Nnoko de la 5e région de gendarmerie a salué le 1er mai dernier, la bravoure des hommes impliqués dans cette opération.
Il leur a adressé les félicitations du ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense. « Bafut est une base des Ambazoniens. Nous allons le nettoyer afin que la vie reprenne son cours normal. La base aérienne 501 ne peut coexister dans la même localité que des sécessionnistes. Ce n’est que le début. Nous allons mener plusieurs opérations ici. Je demande à la population de coopérer », a laissé entendre à la presse, le patron de la 5e région militaire interarmée. Aussi a-t-il dit qu’il va réquisitionner Saddle Hill Ranch pour ses troupes afin de mieux sécuriser non seulement la zone mais aussi la population et leurs biens. Le colonel Charles Alain Matiang pour sa part a rassuré la population de Bafut, tout en rappelant à leur gouverne que les forces de défense et de sécurité ont pour mission de les protéger ainsi que leurs biens. A leur prise de commandement en décembre 2019 dernier, le Mindef avait instruit les généraux de brigade Valère Nka et Divine Ekongwese Nnoko de tout mettre en oeuvre pour ramener la sécurité et la sérénité dans la région du Nord-ouest.
Zéphyrin Fotso Kamga
Crise anglophone : Le terrain des sécessionnistes se rétrécit
Au-delà d’être traqués au Cameroun, les « Ambazoniens » sont désormais la cible des forces de défense du voisin nigérian.
Dans l’État du Cross River, à l’extrême sud-est du Nigéria, frontalier à la région du Sud-Ouest du Cameroun, le gouvernement fédéral nigérian a lancé, le 23 octobre 2018, une opération militaire d’envergure, baptisée «Le Sourire du Crocodile III». Celle-ci, apprend-on, s’étale sur un mois et a un objectif double: lutter contre le trafic des armes qui alimente les groupes sécessionnistes camerounais et d’endiguer le recrutement de mercenaires nigérians combattant aux côtés des séparatistes camerounais.
Se prononçant sur cette manœuvre militaire sur le site internet de Radio France Internationale le 25 octobre dernier, Christian Ita, le porte-parole du gouvernorat de l’État du Cross River renseigne qu’en plus de l’envoi de troupes (près de 800 para commandos et agents des services de l’immigration et des renseignements), l’opération va permettre de construire des bases militaires et d’observation le long de 27 routes terrestres à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. «Nous assistons à une prolifération du trafic d’armes sur ces routes, en raison de la guerre qui a cours dans le Sud-Ouest [ et le Nord-Ouest, Ndlr ] du Cameroun. Il y a également une augmentation des cas de kidnapping. Les rapports indiquent également que les insurgés viennent recruter des combattants au Nigéria, majoritairement des jeunes gens qui servent de mercenaires pour la lutte sécessionniste camerounaise», a expliqué le gradé nigérian au média français.
Position
Côté camerounais, l’on s’en félicite en même temps qu’on est assujetti au «droit de réserve vis-à-vis d’une manœuvre militaire engagée par un pays voisin». Pour meubler l’espace d’analyse, le haut-commandement brandit l’accord de coopération concernant la non-prolifération des armes légères et de petit calibre, signé le 6 février dernier à Abuja entre le Cameroun et le Nigéria. «En lançant cette opération, l’armée nigériane confirme qu’elle a acquis une capacité de projection supérieure et légale, relativement aux menaces communes à nos deux pays», souffle un officier de l’armée camerounaise.En ces termes, l’on devine que l’arrestation au Nera Hôtel d’Abuja le 5 janvier 2018, de Sisuku Ayuk Tabe (leader des sécessionnistes camerounais) et ses acolytes relevait de l’«informel». Toutefois, le Nigéria avait assuré les autorités de Yaoundé de son soutien dans la préservation de la souveraineté et de l’intégrité du territoire camerounais, en évitant de faire du Nigéria une base arrière «ambazonienne».
Jean-René Meva’a Amougou