Suite à la prohibition des motos : Des cars-taxis disponibles à Bamenda

Le maire de la ville obtient l’aval des grands conseillers, dans un contexte où les séparatistes annoncent des attaques ciblées sur ces moyens de locomotion.

 

 

Il devient de plus en plus difficile de se déplacer dans la ville de Bamenda depuis le 7 septembre dernier, date d’entrée en vigueur de la décision cosignée du maire de Bamenda et du préfet de la Mezam. Décision portant interdiction de la circulation des motos dans le périmètre urbain. En plus des villes mortes à durée indéfinie instaurées par les séparatistes pour contrarier cette décision, les plus téméraires se sont reconvertis à la marche à pied, faute de moyen de locomotion.

Un exercice qui n’est pas donné à tout le monde. Face à la pénurie ou l’insuffisance des taxis, le maire de la ville de Bamenda, Paul Achobong, a envisagé un plan B. Doter la ville des cars-taxis (bus). C’était l’objet d’une délibération de la session extraordinaire du conseil de la mairie de ville de Bamenda mercredi dernier 23 septembre 2020. Les grands conseillers ont donné leur onction au maire pour mettre en circulation dans la cité capitale du Nord-Ouest, des cars-taxis pour faciliter le mouvement des personnes d’un bout à l’autre de la ville.

Six, c’est le nombre de cars-taxis déjà disponibles et qui n’attendent plus que d’être mis en circulation dans les prochains jours à Bamenda. Du moins, lorsqu’ils seront dotés d’une police d’assurance et autres documents de véhicule conformes à cette activité, rassure le maire. «Pour l’instant nous mettons six bus en circulation. Le dépôt sera gratuit temporairement. Mais payant à 100F au cours de l’année». Interpellé sur une supposée concurrence déloyale qu’il ferait aux taximen en mettant ces cars-taxis dans les rues de Bamenda et ce, à un vil prix, le maire Paul Achobong s’en est défendu. «Nous ne tentons pas de de rivaliser ou pousser les taximen au chômage.

Nous les aidons simplement à réduire le fardeau du nombre exponentiel de la clientèle. Nous voulons aussi inciter les autres à investir dans ce business et d’acquérir des taxis», a-t-il fait prévaloir. Le maire a saisi cette opportunité pour en appeler à la conscience de la population de la cité pour prendre soins de ces véhicules parce que le but visé est de faciliter le mouvement des personnes. Toujours est-il que le nombre de six cars-taxis est dérisoire, surtout pour une ville qui, en temps normal, brasse près de 500 mille habitants.

Après l’annonce de la mise en route de ces cars-taxis (bus), les séparatistes ont promis de lancer des attaques armées ciblées sur ces moyens de locomotion. Dans un post sur les réseaux sociaux daté du 25 septembre, Mac Bareta, l’un des leaders séparatistes depuis la diaspora affirme mordicus : «la mise en route de ces bus est un moyen visant à contrer l’ordre des ambazoniens et, singulièrement, pour punir les moto-taximen.

Ceux qui emprunteront ces bus sont des militaires du Cameroun français ou considérés comme leurs suppôts. Par conséquent, les forces ambazoniennes seront dans leur droit de guerre de tirer à balle réelle et de cibler ces bus. L’avertissement a été fait». Ce qui a fait dire au magistrat municipal que l’accès à ces véhicules sera soumis à un contrôle strict. Des détecteurs de métaux seront mis à profit pour assurer la sécurité des occupants.

Zéphirin Fotso Kamga

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