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Réduction du chômage en milieu jeune : L’entrepreneuriat ne fascine pas la jeunesse

Malgré le taux élevé de chômage en milieu jeune, ils sont très nombreux dont le fantasme est l’admission aux concours administratifs pour réussir leur vie.

 

La 57ème édition de la fête de la Jeunesse s’est déroulée avec faste et solennité sur toute l’étendue du territoire. Cette année, l’on a noté la forte mobilisation des petites et moyennes entreprises (PME) et les Très petites entreprises (TPE) à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé mué en village jeunesse. L’objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat en milieu jeune. Ces PME et TPE sont là dans une logique de changement de paradigme, afin d’amener les jeunes à oser, à créer leur propre structure pour s’autonomiser. «Sachant que l’épineux problème des jeunes est celui de l’emploi, notre présence ici est de présenter à la jeunesse les bienfaits de l’entrepreneuriat pour leur permettre de s’auto-employeur après leurs études», fait savoir Irène Ndogmo, promotrice d’une petite entreprise qui excelle dans la pharmacopée, l’agroalimentaire et la cosmétique. Et d’ajouter : « Nous voulons à travers notre présence changer la mentalité des jeunes qui aspirent tous à travailler à la Fonction publique. J’ai 24 ans et j’ai une licence en comptabilité et gestion. L’entrepreneuriat est une passion. J’ai lancé le produit pendant la période Covid-19 pour pallier le problème de grippe. J’ai également fait des formations en amont», explique-t-elle.

Faible adhésion
En dépit des expositions faites et des discours des pouvoirs publics au sujet de l’entrepreneuriat, l’on observe une faible adhésion des jeunes. « Parce qu’ils ne veulent pas travailler manuellement, créer, ils sont emportés par les stupéfiants, la drogue, le vol, la paresse, le sexe et l’addiction aux réseaux sociaux. Et pour certains, leur ultime fantasme est de travailler dans l’administration camerounaise». Albertine Marie Imanou exprime sa déception à l’égard des jeunes. « Les jeunes n’aiment pas le travail, ils sont fournis par la vie facile, ils n’aiment pas trop souffrir, ils trouvent le chemin long et pensent ne pas être allés à l’école pour revenir exercer dans les métiers moins rémunérateurs qui animé de l’artisanat ».

Difficultés
L’entrepreneuriat est émaillé d’embuches. L’on peut comprendre ce désintérêt de la jeunesse. Les nombreuses difficultés ne permettent pas à ce segment de la population d’exploser. « Nous sommes confrontés à un sérieux problème de financement. Malgré les efforts de l’Etat qui promeut ce secteur d’activité, mais sur le terrain c’est une autre réalité. Lorsqu’on se rend dans les banques, elles trouvent qu’on n’est pas prêt, elles sont frileuses pour nous accompagner. Cela n’est pas de nature à motiver les jeunes à embrasser l’entrepreneuriat. Pour s’en sortir, nous sommes obligés d’aller vers les micro-finances parce qu’elles sont plus souples. Elles comprennent là où nous allons», se lamente Albertine Marie Imanou, promotrice de l’établissement Trésor de la Nature. «Nos produits ne sont pas acceptés dans les supermarchés, malgré que toutes les procédures soient faites. Pourtant, les produits sont de meilleure qualité», s’indigne Brigitte Senda, promotrice de l’entreprise Lumière et développement. L’entrepreneuriat peine encore à faire son chemin et les revenus ne sont pas conséquents. «Il faut que l’État accompagne et soutienne financièrement la jeunesse dans l’entrepreneuriat, conscient des défis de l’heure, afin de réduire le chômage à sa plus simple expression», suggère Brigitte Senda.

Olivier Mbessité

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