Numérique et développement urbain : Le visage du modèle camerounais
Inclusion des populations déconnectées, promotion de l’innovation numérique et de l’emploi-jeunes constituent les points clés de la politique gouvernementale.

À la faveur de la rencontre internationale intitulée «Sommet: «Villes et Gouvernements pour un numérique au service du développement urbain et de la résilience des territoires», Mme Minette Libom Li Likeng a fait le déplacement de Namur (Belgique). Le 4 novembre 2021 dans la capitale de la région de la Wallonie, la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications (Minpostel) s’est adressée devant l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF).
Trois axes (enjeux de la décentralisation pour le développement des territoires ; politique de transformation numérique, avec un accent sur la promotion de l’innovation numérique et de l’emploi-jeunes ; et les programmes de réduction de la fracture numérique) ont constitué l’essentiel de son discours. Celui-ci a notamment fait le point sur les avancées du Cameroun dans le domaine du numérique. La Minspostel a par ailleurs décliné les chantiers sur lesquels les pouvoirs publics camerounais œuvrent pour réduire considérablement la fracture numérique.
Afin de tirer grand avantage de l’économie numérique, sous-tendue entre autres par un développement de l’offre des services numérique, l’accroissement de la demande et le renforcement de la gouvernance ainsi que la régulation, le Gouvernement a élaboré sa stratégie. Celle-ci, a indiqué la Minpostel, vise à poursuivre le développement de l’infrastructure large bande ; d’accroître la production et l’offre des contenus numériques ; de développer une industrie locale du numérique et encourager la recherche et l’innovation.
Pour ce qui est de l’accroissement de la demande, il s’agit de promouvoir la culture du numérique par la généralisation de l’usage des TIC dans la société; d’accompagner la transformation numérique de l’administration et des entreprises. Et pour ce qui est du renforcement de la gouvernance et de la régulation, il est question de promouvoir et garantir le développement du capital humain et le leadership dans le numérique ; de renforcer la confiance numérique ; de promouvoir et garantir l’amélioration de la gouvernance et appui institutionnel. «Toutes choses devant nous permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens, promouvoir l’emploi, tout en prenant en compte les valeurs, d’inclusion sociale, du genre, de promotion de la diversité culturelle, et la protection des citoyens», étaye Minette Libom Li Likeng.
Télécentres Communautaires Polyvalents
Dans un contexte où les pratiques numériques ne sont pas encore déployées dans l’ensemble de la population, la Minpostel a montré comment le Gouvernement camerounais développe des idées originales pour pallier l’insuffisante pénétration d’Internet. Selon Mme Minette Libom Li Likeng, le Cameroun a adopté une nouvelle orientation stratégique basée sur le développement des Télécentres après le constat d’échec de la phase pilote avec la construction de 231 Télécentres communautaires polyvalents et points d’accès numériques dans l’ensemble des 10 régions du pays.
Ces derniers jours, une nouvelle vision consistant à «rendre accessibles de manière équitable à tous les citoyens, dans leur localité, par le biais des Télécentres, tous les services des secteurs public, privé et social, en assurer l’efficacité, la transparence et la fiabilité à des coûts abordables, pour répondre aux besoins fondamentaux des populations rurales, afin de réduire la fracture numérique» a été élaborée. «Parce qu’ils rapprochent l’administration des populations locales à travers le numérique, les Télécentres Communautaires Polyvalents sont appelés à devenir le maillon essentiel de la décentralisation, et le principal vecteur de développement d’une économie digitale locale qui tienne compte des réalités locales».
Jean-René Meva’a Amougou